La marie de Marseille prévoit qu’un nombre de touristes au moins aussi important que l’été dernier se rendent dans la deuxième ville française durant la période estivale 2021.
«Nous nous attendons à une très forte activité touristique sur la ville», a déclaré mercredi 21 avril lors d’une conférence de presse Laurent Lhardit, adjoint au maire de la cité phocéenne en charge du dynamisme économique, de l’emploi et du tourisme durable.
Malgré la saison raccourcie à cause de la pandémie de coronavirus, les plages et les sites marseillais ont enregistré 3,5 millions de touristes entre le 15 juin et le 1er septembre 2020, soit une hausse de 60% par rapport à 2019, selon les chiffres révélés par la police nationale en septembre dernier. Cette année, les autorités municipales voudraient éviter les effets négatifs d’un afflux massif de visiteurs dans des conditions sanitaires toujours loin d’être rassurantes.
«On risque d'affecter l'image de la ville si les choses ne se passent pas bien», a indiqué M.Lhardit.
Un «plan d’action» qui surprend le secteur
Sur fond de surfréquentation touristique envisagée cet été, la marie de Marseille a proposé de lancer une campagne de «démarketing» et a demandé à l’office métropolitain du tourisme et des congrès de Marseille de ne plus faire la promotion de la destination.
Puisqu’à Marseille, comme l’affirme Laurent Lhardit sur RTL, «la surfréquentation se fait sur des zones bien précises de la ville», les autorités voudraient réorienter le budget de promotion à la formation et à l’embauche d’une centaine d’agents d'accueil et de conseil pour inciter les visiteurs à découvrir des lieux moins connus, tout cela afin de mieux répartir le flux touristique.
«C’est pourquoi nous sommes en train de préparer un plan d’action spécifique sur cette saison qui sera déployé publiquement dans le courant du mois de mai», a précisé l’adjoint au maire de Marseille chargé du tourisme.
Certains hôteliers marseillais, interrogés par TF1, ont exprimé leur étonnement par rapport à «la volonté» de la mairie «de ne pas attirer les touristes». Ce secteur de la cité phocéenne assure 15.000 emplois et a généré un milliard d’euros de retombées économiques en 2019.
Le tourisme international face au Covid
Selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), la pandémie de coronavirus a fait reculer le secteur du tourisme international au niveau d’il y a 30 ans. En essor impressionnant depuis une dizaine d’années, le tourisme mondial a enregistré en 2020 une baisse d’arrivées de voyageurs de 70 à 75% et des pertes économiques colossales. L’OMT prévoit qu’il faudra de deux à quatre ans pour que le tourisme international puisse récupérer les chiffres d’avant la pandémie.
Le World Travel and Tourism Council (WTTC), une association d’autorité internationale de la filière, a constaté que vers la fin 2020 jusqu’à 197 millions d’emplois étaient impactés par la crise sanitaire mondiale. Les évaluations du WTTC montrent que le secteur du tourisme et du voyage de l’Union européenne a perdu l’année dernière environ 554 milliards d’euros de PIB et au moins la moitié de ses emplois, soit quelque 11,5 millions de jobs.
Le secteur du tourisme en France, l’un des pays les plus touristiques du monde, a été largement touché par la pandémie de Covid-19 et par les mesures restrictives qui en ont résulté. Malgré des aides de l’État, la restauration et l’hôtellerie se sont retrouvées à l’arrêt.
Certaines professions impactées, comme par exemple les guides-conférenciers, se sont déclarées «oubliées par État» et ont signalé au gouvernement leur situation dramatique sous forme de multiples manifestations publiques.
Parmi les régions françaises, c’est l’Île-de-France qui s’est avérée la plus affectée par la chute de la fréquentation touristique avec 15,5 milliards d'euros de pertes économiques en 2020 et une baisse de 33,1 millions de touristes par rapport à 2019.