Une députée assure que l’exécutif ment en parlant de hausse du nombre de policiers et gendarmes

© AFP 2024 GERARD JULIENDes policiers français
Des policiers français - Sputnik Afrique, 1920, 23.04.2021
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Bien que l’exécutif ait annoncé une augmentation du nombre de policiers et gendarmes, celui des effectifs réellement en service a baissé depuis 2017, selon la députée socialiste Valérie Rabault qui se réfère aux chiffres de Bercy. Des calculs qui mettent en doute la promesse de Macron de 10.000 nouveaux effectifs d’ici la fin de son mandat.

L’annonce d’Emmanuel Macron sur le recrutement de plus de 6.000 forces de l’ordre sur les 10.000 promises pendant son quinquennat a été remise en cause par la députée socialiste Valérie Rabault qui se base sur les chiffres de Bercy.

«Aujourd’hui, 4.508 policiers et 1.706 gendarmes ont déjà été recrutés, soit 6.214 membres des forces de l’ordre», assure le chef d’État dans un entretien au Figaro publié le 18 avril. De plus, il avance l’arrivée de 2.000 effectifs supplémentaires pour renforcer la sécurité.

La plupart «iront directement en Sécurité publique, c’est-à-dire sur la voie publique», poursuit-il. Et d’ajouter:

«Concrètement, cela veut dire que chaque Français verra plus de bleu sur le terrain en 2022 qu’en 2017. Ça rassure les gens, ça dissuade les délinquants», conclut M.Macron.

Moins d’effectifs en service

Trois jours plus tard, la députée du Tarn-et-Garonne a diffusé sur Twitter des informations contredisant celles du Président de la République.

S’appuyant sur un rapport du ministère de l’Économie et des Finances publié le 14 avril, elle souligne la baisse de 1.109 Équivalents temps plein (ETP), c’est-à-dire d’effectifs réellement en poste dans la police et la gendarmerie depuis fin 2017.

Il est question de la réduction de 2.604 policiers et d’un renforcement de 1.495 gendarmes, et ce alors que le nombre d’ETP avait augmenté d’environ 10.000 pendant la présidence de François Hollande, selon Bercy.

Dans un courrier envoyé par Valérie Rabault à Gérald Darmanin et consulté par 20 Minutes, la présidente du groupe parlementaire Socialistes et apparentés s’explique:

«C’est la seule donnée qui affecte la vie de nos concitoyens. Il me semble que ces derniers sont en droit de savoir combien de policiers et gendarmes sont en poste».

Leur nombre a augmenté de 237.410 à 249.250 entre 2012 et 2018 avant de chuter à 246.090 ETP en 2020, précise-t-elle.

Une désinformation, selon Darmanin

Retweetant la publication en question, le ministre de l’Intérieur signale une «fake news» et cite les données relevant du nombre de créations de postes en hausse depuis trois ans, qui se distinguent apparemment de celles des ETP.

Mais la députée n’en démord pas et répond:

«Quel que soit le mode de comptage- ETP ou ETPT - les effectifs réels ont baissé entre le 31/12/2017 et le 31/12/2020».

Cité par l’AFP, Gérald Darmanin justifie ce décalage par «un changement de programme budgétaire des 4.031 ETP des services supports (SGAMI) pendant la période».

«Auparavant ces fonctionnaires étaient comptabilisés dans le programme police et maintenant ils le sont au secrétariat général (du ministère de l'Intérieur). Leur mission n'a pas changé et les effectifs sont toujours là», explique-t-on au ministère.

Face à cette explication, Valérie Rabault reste dubitative.

«À supposer que ces emplois soient affectés en totalité à la gendarmerie et à la police et qu’il faille les réintégrer en totalité, on obtiendrait une hausse des effectifs» de seulement 2.922 postes contre 6.214 recrutements annoncés, précise-t-elle citée par 20 Minutes.

«Quand on compte des agents, il ne peut pas y avoir de tromperie», martèle la députée auprès du Parisien, avant de comparer Emmanuel Macron à Nicolas Sarkozy, dont le quinquennat avait été marqué par une baisse des effectifs.

Un renforcement annoncé

Entre-temps, une arrivée en renfort de nouveaux agents dans les rangs de la police d’ici la fin de l’année est prévue pour de nombreuses villes par les autorités. Lyon accueillera 135 policiers supplémentaires, contre 117 à Lille, 100 à Marseille, 35 à Annecy, 33 à Nantes, 25 à Rennes.

Les Yvelines, département de la banlieue parisienne particulièrement marqué par les violences urbaines et les problèmes de sécurité, recevront 128 agents supplémentaires.

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