Une polémique a été déclenchée jeudi 15 avril par l’organisation étudiante UNI qui a publié le courriel d’un professeur de l’université Côte d’Azur dans lequel il annonce à ses élèves le décalage d'un examen à cause du ramadan.
«Suite à plusieurs demandes, je décale le QCM de 20h à 22h30, notamment pour accommoder la rupture du jeûne du ramadan. C’est l’ultime modification, car cela commence à devenir pénible», a écrit l’enseignant dont le nom n’a pas été révélé.
À l’@Univ_CotedAzur certains partiels sont décalés par « accommodement avec la rupture du jeûne du #Ramadan ». @VidalFrederique jusqu’à quand devrons nous tolérer cela ?
— UNI 06 (@uni_nice) April 15, 2021
Pourquoi les étudiants doivent ils subir les règles religieuses d’une communauté ? #islamogauchisme pic.twitter.com/Ji7dDufpCW
Un responsable local de l’UNI Nice a par la suite raconté au Figaro que c’était des étudiants qui ont averti le syndicat sur ce mail.
Une fois publié, le tweet a interpellé l’eurodéputé RN Thierry Mariani qui a rappelé que ce fait a eu lieu alors que le gouvernement faisait voter une loi «confortant le respect des principes de la République».
Alors que le Gouvernement fait voter une loi «confortant le respect des principes de la République» à l’@Univ_CotedAzur des partiels sont décalés à cause de la rupture du jeûne du #ramadam.
— Thierry MARIANI (@ThierryMARIANI) April 15, 2021
La fermeté de façade de #Macron est visiblement déjà aux oubliettes 🤦♂️ @uni_nice @Valeurs https://t.co/phWc5TQeNm
Éric Ciotti, député et conseiller départemental des Alpes-Maritimes (LR), a également demandé des explications à la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal après cette information «extrêmement choquante et contraire à tous nos principes républicains».
Si cette information est vraie, elle est extrêmement choquante et contraire à tous nos principes républicains.
— Eric Ciotti (@ECiotti) April 15, 2021
Je demande des explications à la ministre @VidalFrederique et si cela est confirmé, d’intervenir pour combattre de telles dérives. https://t.co/Y1M2fiKeQF
La réaction de l’université
Alors que l’établissement a confirmé au Figaro la véracité du mail, Jeanick Brisswalter, le président de l’établissement, a constaté «une faute professionnelle» qui ne restera pas sans «sanction», car tous les examens doivent se passer entre huit heures et 19 heures.
Dans un communiqué de presse cité par le quotidien, l’établissement se dit «attaché aux valeurs républicaines et laïques» et fait état «d’une initiative individuelle». Il indique également qu’il ne peut pas «cautionner» les raisons qui ont poussé le professeur à «réorganiser un examen à un horaire inadéquat».
Le syndicat dénonce l’«islamo-gauchisme»
Ce vendredi 16 avril, dans un communiqué publié sur Twitter, le syndicat UNI trouve «honteux» cet «énième signe de soumission de l’enseignement supérieur aux exigences d’une communauté religieuse».
Face aux agissements très grave qui se sont déroulés à l’ @Univ_CotedAzur nous demandons des actes forts ! Arrêtons d’éviter le sujet et nommons les choses : stop à l’#islamogauchisme dans les universités.
— UNI 06 (@uni_nice) April 16, 2021
Chose que seul l’@uni_nice et @droiteuniv semblent assumer. pic.twitter.com/9HVKNTDlm5
«C’est en l’occurrence une lâcheté face à l’islamisme qui veut imposer ses propres règles dans l’intégralité du fonctionnement de notre vie, y compris pour l’organisation des partiels», indique le document.
Selon l’organisation étudiante, suite à la polémique, l’établissement s’est seulement contenté de rappeler que les examens devaient avoir lieu en journée et non pas le soir. Déplorant cette «passivité consternante», l’UNI 06 exige que l’université reconnaisse l’existence d’«un réel danger communautariste» entre ses murs et lance «une grande enquête afin que ces faits gravissimes ne se reproduisent plus».
Jacques Smith, délégué national de l’UNI, a déclaré au Figaro que son organisation ne voulait pas dénoncer le professeur mais le fait qu’il existe depuis «des années» «une lâcheté de certains acteurs de l’enseignement supérieur face à l’islamo-gauchisme».