Selon la porte-parole de la présidence des États-Unis, pays qui a imposé ce 15 avril de nouvelles sanctions contre la Russie, Washington ne cherche pas une «escalade». Les mesures à caractère financier, en lien avec des cyberattaques que les États-Unis imputent à Moscou, ont été adoptées deux jours après la conversation entre Joe Biden et Vladimir Poutine au cours de laquelle le Président américain a proposé à son homologue russe de tenir prochainement un sommet.
«Notre objectif ce n'est pas l'escalade, notre objectif c’est d'imposer la responsabilité à la Russie pour les actions de son gouvernement que nous considérons inacceptables […]. J'espère que nous pourrons évoluer vers une relation prévisible et stable», déclare Jen Psaki lors d’un point de presse ce jeudi.
«Dans le sens large, nous considérons que ce paquet de sanctions est une réponse proportionnée et appropriée», poursuit-elle.
Réaction de Moscou
Réagissant aux sanctions, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a promis une réponse inévitable «dans un proche avenir».
«Notre réponse est inévitable», a déclaré Maria Zakharova le même jour en soulignant que les experts russes s’en occupaient déjà.
Elle a également évoqué des messages qui auraient dû être passés suite au récent entretien téléphonique Biden-Poutine.
«Quant aux signaux qui auraient dû passer… Honnêtement, il semble que, côté américain, il est allé quelque part dans le mauvais sens.»
Un éventuel sommet menacé?
Commentant plus tôt dans la journée la possibilité de sanctions américaines qui ont ensuite en effet été annoncées par la Maison-Blanche, le porte-parole du Kremlin a souligné qu’une telle action n'allait pas favoriser l'organisation de l’éventuel sommet entre les deux Présidents.
«Nous condamnons toutes les initiatives de sanctions, nous les jugeons illégales», a ajouté ce jeudi Dmitri Peskov.
Après l’entretien téléphonique des deux dirigeants, une rencontre entre l’ambassadeur des États-Unis en Russie John Sullivan et le conseiller du dirigeant russe Youri Ouchakov a eu lieu, ce qu’a confirmé le 14 avril M.Peskov.
Un nouveau paquet de sanctions
Le gouvernement de Joe Biden a annoncé le 15 avril une série de sanctions financières contre la Russie, en réponse à des cyberattaques et des ingérences dans l'élection présidentielle de 2020 attribuées par Washington à Moscou. Selon un communiqué de la présidence américaine, des sanctions ont visé six entreprises technologiques russes «qui soutiennent le programme cybernétique des services de renseignement». En plus, le Trésor a sanctionné 32 entités et personnes accusées d'avoir tenté «d'influencer l'élection présidentielle de 2020 aux États-Unis». Qui plus est, 10 diplomates russes seront expulsés du pays.
Pour les politiques russes, de telles démarches remettent en question la pertinence de l’usage du dollar lors des transactions avec les partenaires. Pour ce qui est la question de l’«ingérence», Moscou a pour sa part à de maintes reprises rejeté ces accusations américaines les qualifiant, en l’absence de preuves, d’«infondées».