Les discussions sur une quelconque détente dans la situation autour de l'Ukraine après la décision américaine de ne pas envoyer deux de ses navires en mer Noire sont «encore prématurées», a déclaré le porte-parole de Vladimir Poutine.
«Pour le moment, la situation est très tendue. Vous savez qu'il y a beaucoup d'unités militaires de l'Otan et des États-Unis qui ont été transférées à nos frontières dans le cadre de divers exercices directement depuis les États-Unis avec du matériel militaire. Bien sûr, dans cette situation, tout mouvement militaire supplémentaire conduit à une autre spirale de tension», a indiqué Dmitri Peskov.
Le 15 avril, des sources diplomatiques turques ont confirmé à Sputnik que le passage des navires, prévu pour les 14 et 15 avril, avait été annulé. Ankara n'a pas été informé d'un éventuel report.
Opérations américaines
Les États-Unis avaient annoncé le déploiement des deux navires Donald Cook et Roosevelt dans les eaux de la mer Noire en soutien à l’Ukraine, appuyés d’avions de reconnaissance. Leur présence était prévue jusqu’au 4 ou 5 mai.
Sergueï Lavrov avait reconnu une activité militaire régulière des États-Unis en mer Noire, tout en déplorant leur «rhétorique agressive, avec des questions sur ce que fait la Russie à la frontière avec l'Ukraine».
«Désamorcer les tensions» en Ukraine
Le passage annulé des deux navires intervient deux jours après un entretien téléphonique entre les Présidents russe et américain. Lors de cette conversation, M. Biden a notamment proposé à M. Poutine de se réunir dans un pays tiers afin de discuter entre autres de la situation en Ukraine.
Vladimir Poutine a quant à lui exposé à son homologue les approches d’un «règlement politique» en Ukraine basé sur les mesures des accords de Minsk, a précisé le document du Kremlin.
S’agissant des tensions frontalières, Moscou a estimé au contraire que c’était l’intensification de l’activité militaire de l’Otan près de sa frontière qui l’inquiétait. Plus tôt dans la journée du 13 avril, la défense russe avait annoncé donner une réponse au déploiement massif de troupes de l’Alliance à la frontière russe.