Un grand vaccinodrome ouvre ses portes ce 6 avril à Saint-Denis au sein du Stade de France, dans un département sérieusement touché par la troisième vague de coronavirus.
Vacciner 10.000 personnes par semaine
Ce lieu «va faire plus de 10.000 vaccinations par semaine» contre le Covid-19, a assuré le 5 avril sur Franceinfo Aurélien Rousseau, directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France.
#Covid19 | Ouverture du grand centre #VaccinationStadeFrance et accueil des premiers inscrits
— ARS Île-de-France (@ARS_IDF) April 6, 2021
En chiffres, c'est :
✅10 000 injections / semaine
✅ Ouverture 6j/7
✅ 2 modes d'inscription :
📞0143937877 pour les résidents du 93
💻https://t.co/uVJ6l0wP2j pour les Franciliens pic.twitter.com/uPHs81dTtt
Les réservations des rendez-vous ont été ouvertes le 1er avril sur le site Doctolib et peuvent aussi se faire par téléphone (au 01 43 93 78 77).
📅 J-2 #VaccinationStadeFrance
— Stade de France (@StadeFrance) April 4, 2021
Déjà plus de 5000 RDV pris pour la #vaccination contre la #COVID19 au Stade de France ❗
👉Tout est prêt pour vous accueillir
☎️Prenez RDV sur doctolib ou au 01 43 93 78 77 pic.twitter.com/C0qNhev6wB
Cependant, selon Pierre Laporte, vice-président de la Seine-Saint-Denis chargé de la santé, cité par CNews, cette politique de vaccination à grande échelle va à l’encontre de ce qui avait été mis en place jusqu’à présent: c’est-à-dire des centres de vaccination de proximité.
«Je ne suis pas contre les vaccinodromes, mais si leur arrivée est synonyme de fermeture pour les autres centres, on n'est pas dans la bonne démarche», a-t-il expliqué. D’après lui, le pire est que l'État a récemment demandé aux médecins généralistes «d'accélérer la vaccination» de leurs patients, sans pour autant leur fournir suffisamment de doses.
«J'ai des médecins qui me disent qu'ils ont une dose pour la semaine», a indiqué l'élu.
«Si on retire des doses aux pharmaciens, aux médecins de famille et aux petits centres de vaccination pour les donner au vaccinodrome, on recommence les erreurs de Doctolib», s'est inquiété M.Laporte, en référence aux débuts de la campagne dans le pays, quand les rendez-vous se prenaient quasi-exclusivement sur Internet, excluant les personnes éloignées des outils informatiques ou ne parlant pas bien français. Ce paramètre avait pénalisé la vaccination des habitants de Seine-Saint-Denis, selon CNews.
En outre, le député Stéphane Peu, qui a partagé ces inquiétudes, a indiqué dans un communiqué publié sur son site qu’il souhaitait que les doses de vaccins alloués au Stade de France, soient «prioritairement réservées aux habitantes et habitants de la Seine-Saint-Denis», notamment pour ceux qui exercent les métiers «les plus exposés», comme les «personnels des écoles».
Éloignement du Stade de France
De plus, M.Laporte, cité par CNews, a exprimé ses craintes que l’enceinte sportive soit davantage accessible aux Parisiens qu’aux habitants de la Seine-Saint-Denis, qui seront obligés ainsi de posséder un véhicule ou de prendre différents bus pour atteinte le site.
À son tour, c’est le député Alexis Corbière qui s’est montré critique sur le vaccinodrome auprès de Franceinfo.
Selon lui, «quelqu'un de 80 ans ne va pas se balader pour aller au Stade de France s'il met une heure, une heure et demie pour y aller». L’élu a rappelé que sur «40 villes de Seine-Saint-Denis, il n'y en a que 21 qui ont un centre de vaccination», regrettant que la décision d'utiliser le Stade de France comme lieu de vaccination «ne règle pas le problème» rencontré par ces centres.
Plus de 150 centres
Pour contribuer à l’accélération de la vaccination dans l’Hexagone, plusieurs sites de loisirs ont été utilisés comme centres où il est possible de se faire inoculer des vaccins anti-Covid.
Il existe ainsi 158 centres de vaccination en Île-de-France, selon l'Agence régionale de santé.