Pour contenir le coronavirus, les forces de l’ordre veillent de manière de plus en plus stricte au respect des mesures anti-Covid, y compris au port du masque. Or, un jeune SDF s’est vu verbalisé pour le non-respect de cette obligation, rapporte Midi libre.
Venu d’Orange, Alex, 19 ans, est arrivé sur Montpellier en novembre dernier. Depuis le divorce de ses parents lorsqu’il avait 15 ans, l’adolescent y vit seul dans la rue avec son chien.
645 euros à payer
Le 9 avril 2021, le jeune homme doit comparaître devant la justice pour le non-port du masque, relate Midi libre, précisant qu’en tout Alex a été verbalisé sept fois.
«Je n’en ai reçu que trois à payer. Un PV a été majoré à 375 euros, les deux autres vont bientôt l’être», avoue-t-il auprès du média, selon lequel la somme totale se monte à 645 euros.
Il se sent «harcelé»
En fait, Alex n’est pas anti-masque. Il plaide plutôt la faute à pas de chance.
«Non, non, je me comporte bien. Et mon masque, je le porte. Après, je ne dis pas, sur toutes les fois où j’ai été contrôlé, peut-être que deux, trois fois, je le portais pas bien et ça m’a agacé qu’ils me verbalisent», lance-t-il à Midi libre. Pour se justifier, il ajoute: «C’est difficile de porter le masque pendant huit heures».
Regrettant les verbalisations, Alex dit «en avoir assez» et se sent «harcelé». Le jeune a des soutiens comme l'humoriste Rémi Gaillard, qui avait déjà payé la SPA pour qu’Alex, placé en garde à vue, puisse récupérer son chien, et Clothilde Ollier, élue d’opposition municipale.
Cette fois, Rémi Gaillard entend aller réclamer les 645 euros au maire socialiste Michaël Delafosse, devant la mairie ou à son domicile, indique Midi libre.
Je viens d’arriver devant la mairie de Montpellier pour faire la manche.
— Rémi Gaillard (@nqtv) April 1, 2021
J’arrêterai après avoir récolté 645€ : montant des amendes que doit payer un sans-abri pour non port du masque.https://t.co/2hkZAqAeAO
Les SDF face aux verbalisations à cause du Covid
Plusieurs sans-abri ont été verbalisés par les forces de l’ordre en France pour le mauvais respect des mesures anti-Covid et du confinement.
Les SDF dénoncent donc la pression des contrôles et des verbalisations contre celui qui «ne peut pas payer d'amende, qui a des galères dans sa vie». C’est ce qu’affirmait en mars dernier à France Bleu un ancien SDF aujourd'hui bénévole qui a créé l’association Pierrot et Biancka.
Pour aider les sans domicile fixe, des associations, comme Sakado à Montpellier, organisent des distributions de masques et gel hydroalcoolique aux sans-abri. D’autres s’engagent à sensibiliser des préfectures au problème et appeler à cesser les sanctions contre les gens en précarité.