La Russie a enregistré un vaccin contre le Covid-19 destiné aux animaux, a déclaré aux journalistes le chef adjoint de l’Agence de contrôle vétérinaire et phytosanitaire de Russie. Selon lui, c’est le premier au monde de ce type.
Les essais cliniques de ce médicament, baptisé Carnivac-Cov, ont été lancés en octobre dernier, a fait savoir Konstantin Savenkov. Parmi les bêtes impliquées figuraient des chiens, des chats, des renards, des visons et des renards arctiques.
«Les résultats des essais permettent de confirmer la sécurité du vaccin et sa haute immunogénicité, car 100% des animaux vaccinés ont développé des anticorps contre le coronavirus», a-t-il fait savoir.
Tout comme les vaccins destinés aux humains, il doit être inoculé en deux fois avec un délai de 21 jours entre les deux piqûres, a informé son développeur.
Des chercheurs de l’Agence de contrôle vétérinaire continuent à étudier la durée possible de l’immunité développée. D’après M.Savenkov, elle est actuellement de six mois au minimum.
La production de masse pourrait être lancée en avril au Centre fédéral de santé animal, a-t-il ajouté. Les précommandes sont ouvertes depuis la mi-mars.
Une épidémie animale?
L’enregistrement de ce vaccin survient deux jours après que le directeur du Centre Gamaleïa, concepteur du vaccin Spoutnik V, a mis en garde contre l’éventuelle propagation du Covid-19 parmi les animaux d’élevage et de compagnie.
Comme le virus n’a pas encore réalisé son potentiel pathogène, de nouveaux clusters de variants vont émerger. C’est la raison pour laquelle il faudra être prêt à vivre avec pendant encore une longue période, a estimé Alexandre Guinzbourg.
De nombreux cas de contamination d’animaux, dont des chats et des chiens, ont déjà été détectés à travers le monde entier. Au Danemark, la propagation du coronavirus dans plus de 200 élevages a conduit à la décision de tuer 12 millions de visons. Cependant, la transmission du coronavirus de l’Homme à l’animal n’a pas été scientifiquement prouvée, a indiqué l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à plusieurs reprises.
Une expertise de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a estimé en novembre dernier que les animaux domestiques et sauvages «ne (jouaient) pas un rôle épidémiologique dans le maintien et la propagation du SARS-CoV-2» en France.