Le confinement décrété il y a une semaine et qui touche désormais 19 départements laisse un goût amer à certains médecins qui accusent le gouvernement de ne pas avoir déployé les mesures sanitaires pour l’éviter.
Sur CNews, le généraliste Jérôme Marty a critiqué la stratégie de la France, notamment en matière de tests, rappelant que malgré les nouveaux variants, le mode de contamination reste «le même», mais que les solutions pour identifier et isoler les malades n’ont pas été mises en œuvre, ne laissant d’autre choix que le confinement.
«Aujourd’hui, on a complètement laissé tomber le “tester-tracer-isoler”. On ne fait pas de rétrotracing, de tests itératifs ou préventifs en entreprise, on commence à peine à mettre en œuvre les tests salivaires qu’utilisent d’autres pays depuis des mois. La seule chose dont on parle, c’est le confinement. Mais on n’a pas mis en œuvre les solutions pour éviter le confinement», lâche le président du Syndicat de l’Union française sur CNews.
Les tests salivaires n’ont en effet été généralisés en France que début février, après une décision de la Haute autorité de santé. Lundi, le ministre de l’Éducation s’est fixé comme objectif d’en déployer 300.000 par semaine dans les établissements scolaires.
300000 tests salivaires déployés chaque semaine pour renforcer la stratégie Tester-Alerter-Protéger.
— Jean-Michel Blanquer (@jmblanquer) March 22, 2021
Ce matin à la Ferté-Milon (02), pour voir ce déploiement qui a commencé partout en France.
Des tests pour rompre les chaînes de contamination et maintenir nos écoles ouvertes. pic.twitter.com/mvv0KkPwvO
De même, les autotests antigéniques, à faire soi-même, n’ont été validés que le 16 mars par la Haute autorité de santé. Ils seront accessibles d’ici quatre semaines, mais seulement en pharmacie, alors que Jérôme Salomon avait annoncé sur BFM TV leur mise en vente en grandes surfaces. Ces tests rencontrent pourtant un franc succès en Allemagne où les files d’attente s’allongent en face des enseignes Aldi et Lidl, magasins autorisés à vendre ce produit.
Nach fünf Minuten waren die #Schnelltests bei #Aldi ausverkauft. #Corona #Bremen @weserkurier pic.twitter.com/GPlGmhOkqA
— Jürgen Hinrichs (@wk_hinrichs) March 6, 2021
Früh aufstehen, Schlange stehen vor Aldi am Samstag morgen und doch Pech gehabt. Selbsttests waren blitzschnell wenige Minuten nach Ladenöffnung ausverkauft. #Saarland Foto: B&B pic.twitter.com/uLkxv0tk5N
— SAARTEXT (@SAARTEXT) March 6, 2021
Situation «hors de contrôle»
Jérôme Marty ne se fait pourtant pas d’illusion face à la perspective d’un confinement strict et total. Selon lui, la situation est devenue alarmante et certains services de réanimation accueillent désormais des patients plus jeunes, notamment à Paris et dans le Sud.
«On est obligé d’aller au confinement car la situation est dramatique. Nous sommes face à un échappement. La situation sur Paris et dans la région PACA est hors de contrôle. Il faut se déplacer et aller dans les réanimations, avec des patients plus jeunes et des drames à la clé chez les patients de 20 et de 30 ans», expose-t-il à la chaîne d’information.
Face à cette recrudescence de patients, des hôpitaux de la région parisienne avaient déjà dû procéder à des transferts de malades à la mi-mars. L’ARS d’Île-de-France prévoit désormais de rendre disponibles 2.250 lits en réanimation dans les prochains jours, ce qui pourrait entraîner 80% de déprogrammation d’opérations dans les hôpitaux.