Le reconfinement de 16 départements décidé par l’exécutif fait déjà grincer des dents. Outre les limites de déplacement et le maintien du couvre-feu, certains élus locaux s’inquiètent de l’impact des restrictions sur les commerces de proximités.
À Yerres (Essonne), le maire Olivier Clodong a quant à lui décidé de prendre un arrêté pour maintenir les commerces ouverts. L’édile dit ne pas comprendre la distinction faite entre commerces essentiels et non-essentiels.
«En quoi y aurait-il plus de risques sanitaires à faire ses achats chez un marchand de chaussures, un fleuriste, un institut de beauté qui doivent fermer que dans une boulangerie, une librairie ou chez le coiffeur qui eux, peuvent rester ouverts?», déclare ainsi le maire dans un communiqué.
En quoi y aurait-il plus de risques sanitaires à faire ses achats chez un chausseur ou un fleuriste que dans une boulangerie, une librairie ou chez le coiffeur ? La @VilledeYerres autorise donc par arrêté municipal l’ensemble de ses #commerces de proximité à rester ouverts. pic.twitter.com/01UbW0NjRl
— Olivier Clodong (@oclodong) March 19, 2021
Olivier Clodong voit dans cette distinction une rupture d’égalité entre les différents types d’établissements et s’inquiète d’une détérioration du lien social assuré par les commerces de proximité.
Le maire de Cannes David Lisnard a de son côté dénoncé un «confinement anti-commerce», dénué selon lui de «pertinence sanitaire».
Même scénario qu’à l’automne?
Le maire d’Yerres avait déjà tenté de faire passer un arrêté similaire lors du confinement d’automne. Les commerces avaient pu ouvrir quelques heures, avant que les forces de l’ordre ne leur demandent de baisser le rideau. L’arrêté avait par la suite été suspendu par le tribunal administratif de Versailles.
D’autres élus locaux avaient également voulu s’opposer aux mesures du gouvernement lors des premiers confinements. Dans le même département de l’Essonne, les maires de Pussay et d’Étampes avaient pris des décisions similaires pour l’ouverture des commerces. L’association des maires de France, présidée par François Baroin, avait également demandé dans un communiqué «le réexamen de la notion de commerces de première nécessité», en octobre.
Des initiatives qui semblent devoir se répéter. Outre le maire d’Yerres, celui de Compiègne (Oise) a également pris un arrêté en faveur des commerces non-essentiels, leur permettant de vendre à l'étalage, sur les trottoirs.