Anne-Liz Deba, une jeune étudiante en deuxième année de droit, a été victime de harcèlement scolaire au collège, de la 6e à la 4e. Sur le plateau de BFM TV le 9 mars, elle a raconté ses années de souffrance.
Un «guet-apens»
En classe de 4e, elle s’est retrouvée dans un «guet-apens». L’un de ses harceleurs a renversé de l’essence sur elle.
«Juste avant, on m'avait volé toutes mes affaires. Je suis revenue au collège. Je me suis retrouvée nez à nez avec une bande d'une dizaine d'élèves de mon collège qui me harcelaient et d'autres copains à eux. Un garçon a commencé à vider quelque chose par terre. Un autre a renversé en entier un bidon d'essence sur moi. On m'a menacé de l'allumer avec un briquet et de m'immoler», raconte-t-elle.
«Je me suis dit: "ils vont me tuer, je vais mourir, je me laisse faire"», confie Anne-Liz.
Elle subissait également des pressions sur les réseaux sociaux et recevait des menaces de mort: «Si tu reviens à l'école, on va te tuer», «Suicide-toi », «On sait où t'habites, on va aller jusqu'à chez toi». Elle raconte qu’elle était frappée dans les couloirs, que des rumeurs la visant étaient inventées tandis que d’autres lui demandaient des faveurs sexuelles.
Des appels à l’aide
L’ex-collégienne en a parlé à ses parents et au personnel scolaire du collège à plusieurs reprises, mais leurs actions n’étaient pas suffisamment fortes pour mettre fin au harcèlement. La jeune femme cite par exemple la réaction surprenante d’une surveillante à qui elle avait essayé de parler après s'être fait tabasser dans les escaliers de son collège: «Quand j'ai osé en parler à une surveillante, elle m'a dit: "Ils sont amoureux de toi, laisse tomber c'est rien"».
La jeune femme ne cache pas avoir eu des pensées suicidaires.
"Je me suis dit: 'ils vont me tuer'": une ex-victime de harcèlement scolaire témoignehttps://t.co/S2XhmzkGVK pic.twitter.com/DG1DMcKEO6
— BFMTV (@BFMTV) March 9, 2021
À présent, l’ex-victime fait un travail pour se reconstituer et se libérer de son passé: elle anime un podcast et un compte sur Instagram où elle essaye de motiver et d’encourager d’autres victimes de harcèlement scolaire.
«Surtout, ma reconstruction passe par l'aide des autres. Je fais de mon maximum pour que les personnes harcelées ou qui subissent d'autres violences osent parler, osent libérer la parole», insiste-t-elle.
Une adolescente retrouvée morte
Mardi 9 mars, une adolescente de 14 ans a été retrouvée morte noyée dans la Seine à Argenteuil. Selon la mère de la victime, elle était harcelée depuis plusieurs semaines, notamment sur les réseaux sociaux. Deux adolescents de 15 ans, scolarisés dans le même établissement que la victime, ont été interpellés et placés en garde à vue. Une enquête a été ouverte pour assassinat.
L'un des deux gardés à vue est soupçonné d'avoir piraté le compte Snapchat de la victime pour exposer des contenus intimes. Selon Franceinfo, la mère de la jeune fille avait effectué un signalement pour harcèlement le mois dernier auprès de la direction de leur lycée professionnel.