Deux semaines après son débat avec Marine Le Pen, le ministre de l’Intérieur a fait une nouvelle apparition médiatique mais cette fois, comme invité de l’émission Zemmour et Naulleau sur Paris Première. Sans surprise, la discussion tournait autour de la lutte contre l’islamisme radical.
Parlant de la loi dite contre le séparatisme, Gérald Darmanin a souligné qu’il n’avait pas la «prétention de résoudre un problème aussi grave, aussi mondialisé et aussi profond que l’islamisme par un texte de loi». Il s’est cependant félicité de «certains dispositif extrêmement forts» qui y sont inclus.
«C’est un combat de plusieurs générations. Et notre travail collectif, c’est d’essayer que les ministres de l’Intérieur dans 20 ou 30 ans aient moins de travail que moi», a-t-il estimé.
Islamisme : « C’est un combat de plusieurs générations. Et notre travail collectif, c’est que les ministres de l’Intérieur dans 20 ou 30 ans aient moins de travail que moi. » @GDarmanin #ZENPP pic.twitter.com/noKCIa17mV
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Plusieurs «diagnostics» de Zemmour entendus
De son côté, Éric Zemmour a même trouvé que certains de ses «diagnostics» avaient été, selon lui, entendus par les législateurs. «Si j’avais été député, je l’aurais volontiers votée», a-t-il admis.
Toutefois malgré cet hommage, le polémiste a reproché à la loi de s’attaquer «aux conséquences et pas aux causes». Fidèle à lui-même, il tenu à souligner que «l’islam n’est pas compatible avec la République» et que «islam et islamisme sont au départ des mots synonymes».
Et sans oublier le problème de l’immigration: «Votre loi revient à vider la mer avec une cuillère», a estimé le chroniqueur après que le ministre lui a rappelé que 30.000 personnes avaient été reconduites à la frontière.
Face à ces critiques, le ministre a évoqué son propre parcours et a dit avoir du «mal avec l'idée que l'ascenseur social soit bloqué. À force de tout racialiser, de tout discriminer».
«Je suis deux fois petit-fils d’immigrés, ma mère est femme de ménage. Il paraît que je le dis trop souvent. Mais moi, ça me plaît de dire qu’à 37-38 ans, on peut être ministre de la République», a-t-il ajouté.
La dissolution de Génération identitaire
Le polémiste a en outre reproché au ministre de l’Intérieur sa décision d’enclencher la procédure de dissolution du groupe Génération identitaire.
«Avec le fameux ˝en même temps˝ macronien, vous avez trouvé nécessaire de dissoudre Génération identitaire qui n'est absolument pas un sujet de dissolution», a-t-il lancé tout en dénonçant «une manœuvre politique d'équilibrisme assez ridicule».
À quoi Gérald Darmanin a rétorqué: «Je ne vous laisse pas dire ça du tout. Il n'y a pas d'équilibre. Je n'ai pas de leçons d'équilibre politique à recevoir sur ce point […] Quand vous verrez ce que nous reprochons à Génération identitaire, je pense qu’ils [leurs soutiens aujourd’hui, ndlr] seront moins nombreux à vouloir les protéger».
« Quand vous verrez ce que nous reprochons à Génération Identitaire, je pense qu’ils seront moins nombreux à vouloir les protéger. » @GDarmanin #ZENPP pic.twitter.com/Zk0eYYuM5C
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