Les mesures de restriction liées au Covid-19 ont amené de nombreux employés à travailler à domicile. Au Royaume-Uni, les cybercriminels se sont adaptés à cette tendance en mettant en place un nouveau type de fraude, selon un rapport du Royal United Services Institute (RUSI), un groupe de réflexion britannique spécialisé dans la sécurité.
«Essayer de voler 10 millions de livres sterling dans une banque est une option, mais voler 10 livres sterling 100.000 fois va vous donner un bon profit et probablement passer sous les radars», indique le document.
Cette approche appelée «vol silencieux» est de plus en plus favorisée par les hackers. D’une part, les victimes sont moins susceptibles de déclarer de petits larcins. D’autre part, il est ainsi plus difficile pour les banques et les organes de lutte contre la cybercriminalité de savoir si elles ont affaire à une petite arnaque ou à une vaste opération criminelle.
Sneha Dawda, analyste de recherche du RUSI et co-auteur du rapport, explique qu’il est devenu plus facile pour les fraudeurs d’acheter en ligne des informations personnelles piratées et de se faire passer pour leurs victimes.
Lutte contre la cybercriminalité
En janvier, le think tank avait déjà averti du fait que les fraudes en ligne avaient atteint des «niveaux épidémiques» et avait appelé à ce que les crimes numériques soient traités en priorité pour la sécurité nationale.
Selon le RUSI, seule 1% de la réponse policière britannique a été consacrée à la lutte contre les 3,7 millions de «vols silencieux» constatés en 2019-2020. Sur les cinq dernières années, ces pratiques auraient coûté quelque 456 millions de livres (528 millions d’euros) à leurs victimes.