L’Union européenne, qui compte étudier l’adoption de nouvelles sanctions contre la Russie le 22 février, doit veiller à ne pas se nuire à elle-même en prenant des mesures hâtives et disproportionnées, a déclaré ce dimanche 21 février le chef de la diplomatie autrichienne Alexander Schallenberg au Welt am Sonntag.
«Les listes de sanctions doivent être politiquement intelligentes et juridiquement bien fondées. Sinon, nous ne ferons que scier la branche sur laquelle nous sommes assis», a indiqué M.Schallenberg.
Selon le ministre autrichien, Bruxelles ne devrait pas renoncer au dialogue avec la Russie.
«Marquer les limites là où c’est nécessaire, mais dialoguer si c’est possible […]. La Russie est une réalité dans notre voisinage dont nous ne pouvons pas nous éloigner, et à laquelle nous devons faire face», a-t-il expliqué.
L’Europe envisage de sanctionner Moscou
Une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE est programmée pour le 22 février à Bruxelles. Selon les médias, le Haut représentant de l’Union européenne Josep Borrell proposera d’adopter de nouvelles sanctions contre Moscou et notamment contre le gazoduc Nord Stream 2 dont la construction touche à sa fin.
Les diplomates peuvent demander au Service européen pour l'action extérieure (SEAE) de dresser une liste de personnes et entités qui pourraient faire l’objet d’une interdiction d’entrée dans l’UE et d’un gel d’avoirs en réaction à la condamnation par la justice russe du blogueur et opposant Alexeï Navalny à 3,5 ans de prison dans le cadre de l’affaire Yves Rocher.
L’Autriche et l’Allemagne s’opposent aux sanctions visant Nord Stream 2 puisque leurs sociétés énergétiques participent à ce projet.
Crise dans les relations Russie-UE
Dans une interview postée le 12 février sur la chaîne YouTube Soloviev Live, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a indiqué que Moscou était prêt à une rupture des relations avec l'Union européenne, initiée par l’UE, si cette dernière adoptait des sanctions créant des risques pour les secteurs sensibles de l’économie russe.
Selon lui, l’UE adopte ses sanctions sans aucun but, mais simplement pour ne pas laisser les autorités russes «impunies».
Le 15 février, M.Lavrov a déclaré à son homologue finlandais, Pekka Haavisto, que la crise des relations entre la Russie et l’Union européenne avait été provoquée par cette dernière.