Arrivée en provenance de Madrid, une enfant âgée de 11 ans dont la validité des papiers interrogeait la police aux frontières, est restée plus d’une semaine à l’aéroport d’Orly, rapporte Libération.
Comme le rapporte le journal, la fillette, en compagnie de deux autres mineures, a débarqué le 5 février en possession d’un passeport guinéen. Mais si les deux autres passagères ont retrouvé dès le lendemain leur famille, celle-ci a été placée en zone d’attente pour une durée de huit jours car les policiers n’ont pas été convaincus par la copie de l’acte de naissance que sa mère avait présentée pour justifier de sa qualité de parent. En outre, il s’est avéré qu’elle n’était pas guinéenne mais camerounaise.
Placée en zone d’attente
Afin de veiller aux intérêts de l’enfant, le parquet chargé des mineurs a nommé une administratrice ad hoc. Pendant ce temps, la petite fille a passé 12 heures par jour dans l’espace dévolu aux mineurs non accompagnés et qui n’excède pas six m², selon des témoignages recueillis par Libération. Elle pouvait prendre l’air dans une minuscule cour coincée entre les bâtiments de l’aérogare, recouverte d’un grillage anti-évasion.
À partir de 20h30, comme toutes les personnes retenues en zone d’attente, elle était transférée à l’hôtel Ibis, où un étage entier surveillé par des policiers est réservé à l’année aux passagers retenus.
Quant à la nourriture, c’est la mère de l’enfant qui, disposant d’un droit de visite, lui amenait chaque jour ses repas. Interrogé par Libération, le parquet de Créteil renvoie vers la PAF et précise que son seul pouvoir est de nommer un administrateur ad hoc.
Une raison de ce choix
Compte tenu de ces difficultés, une autre solution aurait pourtant pu être privilégiée comme, par exemple, la placer dans un foyer de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) ou dans une famille d’accueil. Cependant, la dirigeante de l’association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers révèle l’une des raisons qui a motivé ce choix:
«Dès lors que l’enfant est encore dans l’aéroport, elle demeure dans une zone internationale et peut être reconduite aux frontières. Si elle entre sur le territoire, elle ne peut plus être expulsée», explique-t-elle auprès de Libération.
Ce n’est qu’au bout de huit jours que l’enfant a été remise à sa mère. Les documents qu’elle avait fournis ont été jugés recevables.