La République centrafricaine tente de retrouver la stabilité sécuritaire après une période électorale intense où plusieurs groupes armés ont semé la violence partout sur le territoire et ont refusé de suivre les termes de l’accord de paix signé à Khartoum.
Les violences en Centrafrique ont fait plus de 200.000 déplacés en moins de deux mois, dont un peu plus de la moitié ont fui vers les pays voisins.
«La situation reste difficile»
Conseiller du Président de la République centrafricaine pour la sécurité nationale, Valeri Zakharov, explique à Sputnik que des nombreuses cellules rebelles endormies se sont réveillées dans la capitale et ailleurs au mois de janvier.
«Le FACA (Forces Armées Centrafricaines) a dû affronter des forces supérieures de rebelles et de mercenaires à Boali, Bouar, Grimari, Bongassa et d'autres localités. Les instructeurs russes sont toujours aux côtés des unités FACA […]Le FACA a pu lancer une contre-offensive active. En moins d'un mois, le couloir de transport reliant la RCA et le Cameroun a été repris, et à l'intérieur du pays les rebelles ont été chassés de la ville de Bambari.»
La situation reste difficile, mais elle se stabilise. Les adversaires du gouvernement reculent et la paix revient dans de nombreuses régions, indique le conseiller russe.
Le peuple est contre les rebelles
Les habitants de RCA soutiennent les actions du gouvernement pour contrer les rebelles, affirme Zakharov. Depuis plusieurs semaines, des rassemblements ont lieu chaque jour à Bangui, au cours desquels la population exprime son soutien au FACA et aux alliés, y compris à la Russie.
«Les citoyens exigent de mener la guerre contre les rebelles jusqu'au bout et de ne pas entamer de négociations avec eux. C'est très important pour le Président et le gouvernement.»
Les nouvelles zones contrôlées par le gouvernement
Dans un avenir proche, tout le territoire du pays sera placé sous le contrôle du gouvernement, estime le conseiller du Président, et la frontière avec la République du Tchad sera également contrôlée. Cela ramènera la paix dans la République et le développement pourra commencer.
«Je suis convaincu que la Russie et la RCA ont de nombreuses opportunités de coopération dans les domaines culturels, humanitaires et économiques. Les habitants de la RCA sont très reconnaissants à la Russie et s'intéressent à la coopération.»
Zakharov donne un exemple du centre d'appels du siège opérationnel du gouvernement, situé à Bangui, qui collecte les appels des populations sur la situation dans les régions. D’après lui, le dispositif reçoit un grand nombre de remerciements adressés au FACA et à la Russie pour le retour à une vie paisible.
Samedi dernier, une manifestation organisée en signe de reconnaissance à la Russie pour son aide a réuni environ 3.000 personnes dans la capitale centrafricaine. Les manifestants, principalement des étudiants et élèves d’écoles secondaires, ont brandi des drapeaux russes et des pancartes «En quelques mois notre armée, appuyée par la Russie et le Rwanda, a fait ce que la MINUSMA n’a pas pu faire en huit ans», «Vivent la Russie et le Rwanda», «Non au dialogue avec les terroristes de la Coalition des patriotes pour le changement».
Soutien additionnel russe
L'opération se poursuit, les forces gouvernementales ont intensifié leur progression dans de nombreuses directions, «les rebelles subissent d'énormes pertes, sont désorganisés et reculent», confirme Valeri Zakharov, malgré le fait que la République centrafricaine connaît actuellement une pénurie d'armes et d'équipements.
«À cet égard, le gouvernement centrafricain a demandé à la Russie d'élargir davantage la coopération militaro-politique et d’effectuer de nouveaux approvisionnements conformément à toutes les normes internationales. En ce qui concerne le personnel, il n'est pas nécessaire d'augmenter le nombre de spécialistes pour le moment, mais des rotations constantes d'instructeurs sont prévues.»
Une session du Conseil de sécurité de l’Onu s’est tenue le 21 janvier pour revoir en urgence la situation en République centrafricaine. La délégation russe a de nouveau soulevé l’importance de la livraison d’armes lourdes pour donner la possibilité aux forces gouvernementales de contrer les rebelles et de revenir à une paix durable.