C’est un ami qui a averti en février 2017 le conjoint d’une jeune femme originaire des Côtes-d’Armor que des images de sa fiancée circulaient sur des sites pornographiques. Depuis, elle cherche à punir celui qui les a mises en ligne après les avoir retouchées, raconte Le Pays Malouin.
En effet, ces photos «classiques», volées dans son téléphone ou prises sur son profil Facebook, ont été modifiées «de manière obscène». La bouche de la jeune femme a notamment été affublée de sexes d’homme. D’autres images, prises à son insu lors d’une soirée entre collègues, montrent son décolleté, ses fesses et son entrejambe.
Qui plus est, la victime était enceinte à l'époque. «Ça l'a brisée», indique son avocate lors de l’audience qui a finalement eu lieu le 19 janvier. «Elle a même été menacée et a dû quitter sa maison pour se réfugier chez ses parents. Elle a souffert d'anxiété et a été arrêtée plusieurs mois», ajoute-t-elle.
Elle croît savoir qui est le coupable
La femme, vendeuse, a tout de suite suspecté l’un de ses collègues d’être à l’origine de ces publications: un homme de 33 ans. Le considérant comme un ami, elle lui avait confié son téléphone pour sauvegarder des photos qu’elle craignait de perdre.
Après avoir découvert les images odieuses en ligne, elle a prévenu ce même supérieur qu’elle devait quitter son poste pour aller déposer une plainte. «Et comme par magie, sur la route qui la conduit au poste, elle constate que les photos postées sur ces sites s’effacent les unes après les autres», poursuit son avocate.
De surcroît, la victime reçoit depuis quatre ans des messages de menaces à connotation sexuelle, son nom et son adresse ayant également circulé en ligne, ajoute Le Pays Malouin.
Il nie tout
Le suspect, licencié depuis, nie toujours les faits, bien que l’enquête ait confirmé qu’il avait fréquenté depuis son ordinateur personnel ces mêmes sites pornographiques. Il lui est également reproché d’avoir installé une caméra GoPro dans les toilettes de son entreprise pour prendre des images des parties intimes de sa collègue.
Le tribunal correctionnel rendra sa décision le 23 mars. Le parquet de Saint-Malo a requis six mois de prison avec sursis.