Le comité permanent de l’Assemblée nationale populaire chinoise a ratifié un traité d’extradition avec la Turquie qui devrait permettre à Pékin d’accélérer le retour de certains Ouïghours soupçonnés de «terrorisme» et réfugiés en Turquie.
L’accord a été signé en 2017, mais la Turquie, qui abrite une importante diaspora ouïghoure estimée à 50.000 personnes, n’a pas jusqu’à présent ratifié le document. Or, selon Dilxat Raxit, porte-parole du Congrès mondial ouïgour cité par l’AFP, la ratification chinoise est susceptible de «provoquer la panique parmi les Ouïghours ayant fui la Chine et n’ayant pas encore la citoyenneté turque».
Le texte prévoit néanmoins plusieurs motifs de refus, par exemple si l’État auquel est soumise la demande d’extradition l’estime liée à un «crime politique», si la personne visée possède sa citoyenneté ou encore si elle bénéficie du droit d’asile.
En 2019, Ankara dénonçait le traitement des Ouïghours en Chine
La Turquie est le seul pays à majorité musulmane à avoir jusqu’ici dénoncé publiquement le traitement des Ouïghours en Chine. Début 2019, le ministère turc des Affaires étrangères l’avait ainsi qualifié de «honte pour l’humanité».