Le thème des caricatures donne lieu à un débat entre Macron et Sissi

© AFP 2024 MICHEL EULEREmmanuel Macron et Abdel Fattah al-Sissi
Emmanuel Macron et Abdel Fattah al-Sissi  - Sputnik Afrique
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Lors de la conférence de presse conjointe à l’issue de la réception du chef de l’État égyptien à l’Élysée, les sujets des droits de l’Homme et des caricatures ont été abordés, ce qui a donné lieu à un échange assez vif entre les deux dirigeants, où chacun a défendu son point de vue.
«En France il y a la liberté de la presse, c’est-à-dire, en France, un journaliste, un dessinateur de presse, écrit et dessine librement. Ce n’est pas le Président de la République qui lui dit ce qu’il doit faire ni quelque organe que ce soit», a déclaré ce lundi 7 décembre Emmanuel Macron, répondant à la question d’un journaliste arabe lors de la conférence de presse conjointe avec son homologue Abdel Fattah al-Sissi.

Soulignant que cela faisait partie des valeurs liées aux droits de l’Homme, le Président français a attiré l’attention sur le fait qu’il ne fallait pas pour autant prendre un dessin pour un message officiel de la France.

«Quand il y a une caricature, ce n’est pas un message de la France à l’égard de votre religion ou du monde musulman. C’est l’expression libre de quelqu’un qui en effet provoque, blasphème. Il en a le droit dans mon pays, car ce n’est pas le droit de l’islam qui s’applique, c’est le droit d’un peuple souverain qui l’a choisi pour lui-même. Et je ne vais pas la changer [...], c’est la loi du peuple souverain français. [...] Donc ne le prenez pas comme une provocation du Président de la République ou du peuple français. Il est une expression libre d’un dessinateur ou d’un satiriste», a précisé M.Macron.

Ce qui blesse des millions devrait être «révisé»

Rappelant que l’Égypte condamnait tout attentat terroriste qu’il vise un citoyen ou un État, le Président égyptien a pris la parole pour exprimer sa vision des choses.

«Ce n’est pas pour les valeurs humaines que nous allons violer les valeurs de la religion. Les valeurs de la religion sont en suprématie, car les valeurs humaines ce sont nous qui les avons faites et nous pouvons les rationaliser, mais quant aux valeurs religieuses, si nous reconnaissons que les religions sont célestes et de la part de Dieu, donc elles sont sacrées et ont la suprématie».

Et d’évoquer la nécessité d’un équilibre. «Lorsque vous allez exprimer votre opinion, si ça va blesser des millions, cela doit donc être révisé. Nous ne parlons pas de toutes les libertés, nous parlons justement de ce point», a-t-il encore ajouté.

La valeur de l’homme est supérieure à tout, rétorque Macron

«Nous considérons que la valeur de l’homme est supérieure à tout. [...] Il y a rien qui peut être au-dessus de l’Homme et du respect de la dignité de la personne humaine. Mais dans l’ordre de la politique, la religion ne rentre pas. [...] Aucune religion parce qu’on se moque d’elle n’a le droit de déclarer la guerre. [...] Je ne ferai jamais une équivalence entre choquer ou respecter l’autre et justifier des violences», a répondu le Président de France.

Et de conclure que si l’on considère que le religieux est supérieur à l’ordre des hommes, «ce n’est plus nous qui gouvernons nos pays, sur une base qui est celle d’un principe démocratique», il s’agira donc d’une théocratie.

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