Le parlement iranien a approuvé mercredi 2 décembre le projet de loi sur la revitalisation des activités nucléaires qui sera soumis au gouvernement pour sa mise en œuvre, rapporte l'agence de presse Fars.
La décision a été prise dans la foulée de l’assassinat, commis vendredi 27 novembre, d’un des grands scientifiques iraniens, Mohsen Fajrizadeh, considéré comme l'un des «pères» du programme nucléaire iranien.
S'adressant au parlement dimanche 29 novembre, le président de ce dernier, Mohammad Bagher Ghalibaf, a déclaré que les ennemis «ont peur» de voir le pays se renforcer, réaffirmant qu'ils ne regretteront pas les actes criminels, sauf si l'Iran leur répond de manière ferme, relate Fars.
La loi ratifiée et l’accélération de l’enrichissement d’uranium
Actuellement, l’Iran enrichit son uranium à 4%, alors que le taux prévu par l’accord nucléaire est de 3,67%.
Le projet ratifié implique la production et le stockage de 120 kilogrammes d'uranium enrichi à 20% par an, aussi bien que supérieur à 20%, ce dernier étant considéré comme de qualité militaire. La production d'uranium faiblement enrichi devrait passer à 500 kilogrammes par mois.
En outre, les députés iraniens exigent l'utilisation de milliers de centrifugeuses IR-2M et 164 centrifugeuses IR-6 pour l'enrichissement de l'uranium dans un délai de trois mois, alors que l’accord nucléaire n’autorise que l’utilisation de centrifugeuses de génération IR-1.
Enfin, le parlement compte «optimiser» le réacteur d’Arak et lancer la construction d’un deuxième.
Le protocole additionnel abandonné?
Auparavant, le parlement iranien avait approuvé le projet d'action stratégique pour lever les sanctions appelant à renoncer au protocole additionnel donnant à l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) un accès plus large à l’information et aux emplacements d’État.
Ainsi, si, trois mois après l'adoption de cette loi, les relations bancaires de l'Iran en Europe et le montant des achats européens de pétrole iranien ne reviennent pas «à la normale» et à des conditions satisfaisantes, le gouvernement est tenu d'arrêter la mise en œuvre volontaire du protocole additionnel, conclut Fars.