Six mois après que Washington a annoncé son retrait du traité Ciel ouvert, qui permet aux pays signataires d’effectuer des vols d’observation au-dessus de leur territoire respectif, sa participation prend officiellement fin ce 22 novembre.
Cette décision a été regrettée par une dizaine de pays dont la France. La Russie l’a qualifiée d’«une autre étape du démantèlement de l’architecture de sécurité internationale», selon le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov.
En réponse, la Russie a rappelé avoir reconnu la souveraineté de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud et respecter les stipulations du traité selon lesquelles les vols d’observation sont interdis à moins de 10 kilomètres des frontières d’un pays non signataire. Quant à l’interdiction de survoler la région de Kaliningrad, elle est symétrique à celle mise en place pour encadrer les vols au-dessus de l’Alaska, a expliqué Sergueï Lavrov pendant une conférence de presse en mai dernier.
La Russie a demandé à tous les signataires de confirmer que les données recueillies lors des vols de surveillance effectués au-dessus du territoire russe ne seraient pas transmises aux États-Unis. La France et l’Allemagne ont dit respecter cette condition.
Traité Ciel ouvert
Le Traité Ciel ouvert a été signé le 24 mars 1992 à Helsinki. Il prévoit des vols de surveillance non armés sur la totalité du territoire des États membres et vise à renforcer la compréhension et la confiance mutuelle en permettant à tous ses participants de jouer un rôle direct dans la collecte d'informations sur les forces militaires des autres pays membres. Le traité a été ratifié par les États-Unis en 1993 et par la Russie en 2001. Il est entré en vigueur le 1er janvier 2002.
En octobre 2019, Eliot Engel, membre de la Chambre des représentants des États-Unis, a évoqué la possibilité pour son pays de quitter le traité. Il toutefois a admis que ce retrait pourrait représenter une menace pour l’intégrité de l’Otan.