«On se croirait en dystopie»: polémique autour de l’interdiction de la vente de livres en France - photos

© Photo Pixabay / lil_foot_Un livre ouvert, image d'illustration
Un livre ouvert, image d'illustration - Sputnik Afrique
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Les libraires, contraints de fermer, se sont plaints d’une concurrence déloyale en laissant la Fnac et les grandes surfaces vendre des livres pendant le deuxième confinement. Le gouvernement a donc décidé d’interdire la vente de livres dans ces magasins, ce qui a laissé place à une situation qualifiée de «dystopique».

«Cette photo est folle», décrit cette imprimeuse en publiant sur Twitter un cliché pris dans un supermarché corse. Sur l’ensemble du territoire, les Fnac et les grandes surfaces ne peuvent plus vendre de livres suite à une décision du gouvernement, et ce afin de ne pas faire de concurrence déloyale aux librairies obligées de fermer car considérées comme non-essentielles.

Pourtant, les libraires avaient souligné cette différence de traitement non pas pour faire fermer les rayons relatifs à la culture, mais pour pouvoir rouvrir eux-mêmes. Le syndicat de la librairie française (SLF) a lancé une pétition destinée à Emmanuel Macron dans ce sens. Ce dimanche, elle avait déjà recueilli plus de 100.000 signatures.

Dans Le Monde, un collectif de 250 libraires, écrivains et éditeurs ont dénoncé la fermeture des librairies. Sur les réseaux sociaux, plusieurs ont partagé des photos de rayons livres interdits d’accès et les indignations se sont multipliées, en témoigne la réaction de la journaliste du Monde Marie Charrel, qui y voit une «dystopie» s’installant en France.

Une aubaine pour Amazon?

Le gouvernement a défendu cette mesure en précisant que les librairies pourront toujours vendre des livres via le «click and collect» et que ce système sera «encouragé par des aides spécifiques». Sauf que sur ce terrain, les libraires se retrouvent encore davantage en concurrence avec Amazon, lequel a déjà largement bénéficié de la crise sanitaire.

Sur Twitter, nombreux sont ceux qui ont repartagé la Une du New Yorker de 2008, notant qu’elle était plus que jamais d’actualité aujourd’hui. Elle montre un libraire fermer la porte de son commerce, tandis que sa voisine se fait livrer un colis par le géant américain de la vente en ligne.

Initiatives pour la réouverture des librairies

Dans un entretien accordé ce 1er novembre au Journal du dimanche, la maire de Paris Anne Hidalgo annonce une «initiative commune» avec d’autres villes pour la réouverture des librairies indépendantes. «La culture est essentielle, c’est une erreur de la sacrifier», justifie-t-elle.

Des maires ont déjà pris des arrêtés pour faire rouvrir les commerces qui ne sont pas liés à l’alimentaire. Certains se heurtent toutefois aux préfets qui jugent ces arrêtés illégaux, comme à Béziers ou à Montauban.

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