«Non je ne suis pas Charlie, je suis André Marceau! Soyons nous-mêmes avec nos convictions», soutient l’évêque de Nice dans un entretien publié vendredi 30 octobre dans Nice-Matin, au lendemain de l’attaque qui a fait trois victimes dans la basilique Notre-Dame.
S’il ne se pose pas en défenseur des caricatures, il soutient toutefois la liberté d’expression qu’il estime «sacrée en France», avec des limites. «Il y a des identités qu’on ne peut pas trop bafouer à la légère», explique-t-il. Un avis partagé par l’archevêque d’Albi, Mgr Jean Legrez, qui s’interroge sur comment «la quintessence de l’esprit français réside dans la vulgarité et la malveillance».
Mgr André Marceau appelle cependant les musulmans à «dire très fort qu’ils ne portent pas cette violence». «Dans les cercles de l’islam on doit prendre des mesures, tenir des propos afin d’ouvrir les fidèles à d’autres réalités que celles qui vont jusqu’à l’extrémisme», plaide-t-il.
L’attentat de Nice
Jeudi 28 octobre, trois personnes sont décédées lors de l’attaque au couteau dans la basilique Notre-Dame de Nice. L’auteur présumé, de nationalité tunisienne, a été blessé par la police tandis qu’il les menaçait en criant «Allahu Akbar».
Si ses motivations sont encore inconnues, l’attaque a été vue comme dirigée contre le christianisme et la France, qui est déjà dans le collimateur du monde musulman pour les caricatures du prophète Mahomet.
«Il faut pouvoir donner le signal à d’autres que nous restons debout! Notre liberté d’expression, c’est justement notre liberté d’ouvrir nos églises où nous proclamons que notre foi est un message d’amour», conclut l’évêque.