Le procureur de Paris a demandé la condamnation du programmeur russe Alexandre de Vinnik à 10 ans de prison et 750.000 euros d’amende pour extorsion de fonds et blanchiment en bande organisée.
«Vu la gravité des faits, […] je demande de condamner Alexandre Vinnik à 10 ans de prison et de le laisser en détention», a déclaré le procureur, réclamant également une amende de 750.000 euros.
Le Russe est accusé en France d’être à l’origine de la création et de la distribution de logiciels d’extorsion malveillants, lesquels ont affecté environ 200 personnes et entreprises en France entre 2016 et 2018.
Au cours de la première audience lundi 19 octobre, Vinnik a réfuté toutes les accusations portées contre lui. Il a déclaré n’avoir jamais entendu parler du programme malveillant «Locky» avant son extradition en France.
Arrestation et extradition
Le programmeur russe avait été arrêté en Grèce en juillet 2017 à la demande des États-Unis qui l’accusent d’avoir créé sans licence une plateforme boursière de cryptomonnaie. Selon Washington, cette dernière aurait permis de blanchir entre quatre et neuf milliards de dollars.
Après une réclamation infructueuse de la Russie en 2018, c’est vers la France qu’il a été extradé le 23 janvier. Depuis, Paris a refusé toutes les demandes de libération, à savoir le 28 janvier, le 17 février et à nouveau le 12 mai alors que celui-ci évoquait des raisons médicales.
Le 17 septembre, la déléguée aux droits de l’Homme auprès du Kremlin Tatiana Moskalkova a demandé à Éric Dupond-Moretti d’examiner son extradition vers son pays d’origine, rappelant que le prévenu avait entamé plusieurs grèves de la faim lors de sa détention en Grèce.