Un militant islamiste très actif, Abdelhakim Sefrioui, fait partie des neuf personnes en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur la décapitation d'un professeur d'histoire dans les Yvelines, a-t-on appris samedi 17 octobre d’une source proche du dossier.
Interpellé samedi à Évry avec sa compagne, Abdelhakim Sefrioui avait accompagné début octobre au collège du Bois d'Aulne de Conflans-Saint-Honorine, le père d'une élève pour demander le renvoi de la victime, qui avait montré des caricatures du prophète Mahomet à ses élèves.
Se présentant comme «membre du Conseil des imams de France, Abdelhakim Sefrioui» avait diffusé il y a quelques jours sur YouTube une vidéo dans laquelle il critiquait le professeur.
En 2004, il menait des actions dans la rue Jean-Pierre Timbaud, réputée pour être un bastion de l'islam rigoriste, en faveur de «la liberté des femmes de porter le voile». En juillet 2014, il avait participé à Paris à des manifestations pro-Gaza.
Une nouvelle personne a été par la suite placée en garde à vue dans le cadre de l'enquête, ce qui porte le nombre total à dix.
Message de revendication
Cet attentat islamiste caractérisé, selon Emmanuel Macron, s’est déroulé vers 17h00 à Conflans-Sainte-Honorine. Le professeur d’histoire-géographie Samuel Paty a été retrouvé décapité à proximité du collège du Bois d’Aulne. L’auteur de l’attaque a pris la fuite mais a été neutralisé par plusieurs coups de feu.
Le procureur national antiterroriste a déclaré que le message de revendication assorti d’un cliché du professeur d'histoire-géographie a été posté sur un compte Twitter appartenant bien à l'agresseur abattu par la police, Abdoullakh A.. L’analyse de son portable a révélé un texte de la revendication dans le bloc-notes.
Détenteur du statut de réfugié et ayant vécu en France pendant 12 ans, l’assaillant est né le 12 mars 2002 à Moscou en Russie et «n'a jamais été condamné tout en étant connu pour des affaires de dégradation de biens publics et de violences en réunion, alors qu'il était encore mineur», a confirmé Jean-François Ricard.
L’Élysée a annoncé qu’un hommage national se tiendrait mercredi 21 octobre.