Lors d’une intervention jeudi 15 octobre par visioconférence à l'Institut de Washington pour la politique au Proche-Orient, le chef de la diplomatie saoudienne, Fayçal ben Farhane ben Abdallah al-Saoud, a exprimé l'espoir de conclure un accord dans les prochaines semaines pour mettre fin au blocus mis en place contre Doha par Riyad, Abou Dhabi, Manama et Le Caire depuis juin 2017, rapporte l’agence Reuters Arabic. Cette déclaration intervient près d’un mois après celle de David Schenker, conseiller du département d’État américain pour le Moyen-Orient qui prédisait «une fin heureuse» à cette crise du Golfe.
«Nous espérons être en mesure de trouver une solution pour répondre aux préoccupations légitimes en matière de sécurité qui nous ont poussés à prendre les décisions que nous avons prises», a déclaré le ministre. «Je pense qu'il y a un moyen d'y parvenir et nous espérons pouvoir le trouver dans un avenir relativement proche.»
Pourquoi l’embargo?
De son côté, Doha réfutait ces accusations, affirmant que ses voisins tentaient de saper sa souveraineté nationale. Le blocus des pays du Quartet avait été également considéré comme illégal par les Nations unies. En effet, en juillet 2020, la Cour internationale de justice, plus haute juridiction de l’Onu, avait pris position contre les membres du Quartet, «les accusant d’avoir fermé de manière illégale leur espace aérien à Qatar Airways», laissant planer la possibilité d’un procès.
La main de la Maison-Blanche?
Après la conclusion en août d’un accord de paix entre Israël et les Émirats arabes unis et Bahreïn sous les auspices des États-Unis, la résolution de la crise du Golfe apportera certainement un plus au bilan de la politique extérieure de Donald Trump, candidat à sa propre succession à l’élection présidentielle du 3 novembre.
Le Qatar accueille la plus grande base aérienne américaine à l’étranger avec environ 13.000 soldats, située à al-Oudeid, au sud-ouest de Doha. Cette base a joué un rôle crucial dans les opérations des États-Unis et de leurs alliés, notamment en Irak et en Syrie. L’émirat a mis à profit cette position et réussi à trouver les moyens de rebondir par la recherche de nouveaux partenaires. C’est ainsi qu’il a pu établir des relations pragmatiques avec l’Iran et la Turquie, un important membre de l’Otan.
Ainsi, en septembre, David Schenker a affirmé lors d’un point presse que «des signes de détente et de flexibilité dans la reprise des négociations entre les parties [concernées par la crise du Golfe, ndlr] avaient été observés». «C’est une question de semaines pour espérer une fin heureuse» à cet embargo qui dure depuis trois ans.
Après la tournée du conseiller et gendre de Donald Trump, Jared Kushner, au Moyen-Orient suite à la conclusion de l’accord de normalisation des relations israélo-émirati, cette semaine le chef du département d’État Mike Pompeo a également fait un déplacement dans la région où il a eu des discussions avec les dirigeants saoudiens.