Durant le premier semestre de 2020, les inégalités de richesses aux États-Unis se sont creusées de manière flagrante, rapporte Bloomberg, qui a analysé les données publiées par la Réserve fédérale. La crise sanitaire, sociale, et économique du coronavirus y a bien sûr joué un grand rôle, menaçant des millions d’emplois tout en bénéficiant aux grandes entreprises.
Les 50 plus grandes fortunes du pays ont amassé autant de richesses que la moitié (165 millions) des Américains, indiquent les statistiques. La différence est encore plus flagrante en considérant la moitié la plus pauvre, qui totalise 2.080 milliards de dollars, faisant bien pâle figure face aux 34.200 milliards que possède ce groupe de milliardaires.
Rien que depuis le début de cette année, ces derniers ont empoché 339 milliards de dollars. Il suffit de regarder l’index des milliardaires établi par Bloomberg pour constater que les principaux bénéficiaires de la crise sont les patrons de la «Tech» américaine. Jeff Bezos (Amazon), Bill Gates (Microsoft), Elon Musk (SpaceX, Tesla) et Mark Zuckerberg (Facebook, Instagram) trônent aux quatre premières places du classement.
De fortes disparités de race, de classe sociale et d’âge
Toujours selon Bloomberg, les décès liés au coronavirus ont davantage concerné les personnes de couleur. Les Blancs possèdent 83,9% des richesses du pays, et les Noirs seulement 4,1%, un pourcentage qui n’augmente pas depuis 1990. Parmi les 25 Américains les plus riches, seulement un n’est pas blanc: le fondateur de Zoom Éric Yuan.
Ce sont avant tout les travailleurs aux bas salaires qui ont perdu leur emploi, tandis que les employés de la haute classe moyenne, avec la possibilité de travailler à distance, ont logiquement été moins touchés par la crise.
Pour le second trimestre de l’année, les personnes âgées (70 ans et plus) possédaient en moyenne presque trois fois plus que la tranche de la population de moins de 40 ans. La génération des Millenials, née entre 1981 et 1996, soit la plus grande force de travail du pays, ne possède que 4,6% de ces richesses. À l’inverse, les Baby-Boomers, nés entre 1943 et 1960, en détiennent près de 60%.
Hausse de la valeur des actions
Enfin, l’agence explique aussi cette inégalité des richesses par la hausse des cours boursiers, dont une immense majorité des Américains ne bénéficie pas. En effet, les 1% les plus riches détiennent la moitié des actions des entreprises et des fonds communs de placement, selon les données de la Fed. En élargissant aux 10% les plus riches, leur part d’actions détenues grimpe à 88%.
Or, ce sont les valeurs de ces actions qui constituent en grande partie la richesse de ces milliardaires. C’est ainsi que Jeff Bezos, pour la seule année 2020, a vu sa fortune augmenter de 64%, pour atteindre 188 milliards de dollars aujourd’hui.