«Nous ne sommes pas Éric Zemmour»: CNews et Christine Kelly se désolidarisent du polémiste

© AP Photo / Michel EulerÉric Zemmour
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Au lendemain des propos d’Éric Zemmour sur les mineurs étrangers non accompagnés qui lui ont valu, avec CNews, d’être vivement critiqués, Christine Kelly a tenu à remettre les pendules à l’heure. Sur le plateau de «Face à l’info», elle a confirmé, au nom de la chaîne, ne pas partager les positions de son chroniqueur.

La présentatrice de «Face à l’info», Christine Kelly, a démarré l’émission jeudi 1er octobre en évoquant les propos sur les migrants mineurs isolés tenus la veille par l’éditorialiste Éric Zemmour. Elle a tenu à se désolidariser, au nom de la chaîne, de la déclaration du polémiste, tout en défendant la liberté d’expression.

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«Éric Zemmour, vous avez tenu des propos qui vous valent d’être très fortement critiqué», lui lance l’ancienne membre du CSA. «Avant de vous laisser répondre, je veux tout de même dire, ainsi qu’aux téléspectateurs […] que l’ensemble de la rédaction de CNews […] ne partage pas ces propos. Ils ne sont que l’expression de votre point de vue et pas du point de vue de CNews», souligne-t-elle.

Le polémiste est allé dans ce sens, nuançant ses propos en déclarant que «tous les mineurs isolés ne sont pas des voleurs et des violeurs». Il a ajouté n’avoir «jamais prétendu incarner autre chose que [son, NDLR] point de vue».

Outre les nombreuses indignations à l’égard d’Éric Zemmour, la présentatrice et son employeur ont fait l’objet de critiques pour ne pas avoir réagi. Les appels au boycott de la chaîne se sont multipliés sur les réseaux sociaux.

Plus tôt dans la journée, les rédacteurs de CNews ont publié un communiqué visant également à clarifier la situation autour du polémiste et à s’en détacher.

«Nous, journalistes de CNews, ne sommes pas Éric Zemmour», clament-ils, condamnant «avec la plus grande fermeté» ses propos du mercredi 30 septembre. Ils appellent également à ne pas boycotter la chaîne, laquelle «ne se résume pas à la pensée d’un seul homme».

Voleurs, assassins, violeurs

Récemment condamné à verser 10.000 euros d’amende pour «injure et provocation à la haine» pour son discours de septembre 2019 à la «Convention de la droite», Éric Zemmour s’est prononcé mercredi en faveur du renvoi de tous les mineurs étrangers non accompagnés dans leur pays d’origine.

«Nous devons avoir une politique de fermeté […]. Il faut que ces jeunes, le reste de l’immigration, ne viennent plus. Tous. Parce qu’ils n’ont rien à faire ici. Je vous le répète: ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs. C’est tout ce qu’ils sont. Il faut les renvoyer», insistait-il.

En conséquence, l’association SOS Racisme a porté plainte auprès du CSA et le parquet de Paris a ouvert une enquête pour «provocation à la haine raciale» et «injures publiques à caractère raciste». Élisabeth Moreno, ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, a également indiqué avoir saisi le procureur de la République.

Plaintes des départements de Loire-Atlantique et du Gers

Jeudi, c’est le département de Loire-Atlantique en la personne de son président Philippe Grosvalet qui a porté plainte contre Éric Zemmour. «Les paroles qu'il a tenues sur un plateau de télévision sont abjectes et racistes. Elles constituent une véritable incitation à la haine et portent atteinte aux mineurs dont le département de Loire-Atlantique s'est vu confier la tutelle», s’indigne-t-il cité par l’AFP.

«Je veux surtout témoigner que les mineurs non accompagnés pris en charge par le département de Loire-Atlantique manifestent une forte volonté d'insertion», conclut-il, invitant par ailleurs la chaîne d’info à «se séparer de cet éditorialiste».

Le président du département du Gers, Philippe Martin, va porter lui aussi plainte contre Éric Zemmour «suite à ses propos sur les migrants mineurs», suivant une procédure similaire engagée la veille par la Loire-Atlantique, a appris l’AFP ce vendredi.

​«Nous ferons de même et nous déposerons plainte à notre tour contre Éric Zemmour pour son discours de haine sur CNews à l’encontre des migrants mineurs que nous honorons d’accueillir, de protéger et de former dans le Gers», a-t-il écrit sur Twitter en réponse à la décision du département de Loire-Atlantique.

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