Au Togo, la société civile trouve «incompréhensible» la nouvelle prorogation pour six mois de l’état d’urgence sanitaire décidée le 15 Septembre 2020 dans le cadre de la riposte à la pandémie de Covid-19. Elle dénonce une décision qui porte un coup dur à l’économie togolaise, et au pouvoir d’achat des Togolais, au moment où la Banque mondiale recommande à l’État de prendre de nouvelles dispositions pour faciliter sa relance.
« L’économie du pays est au point mort et la situation risque d’empirer si l’on continue à cette allure. Et je trouve inacceptable et incompréhensible que le gouvernement demeure sur cette lancée. Surtout que se pose le problème de la relance économique du pays après le coup dur de la pandémie, selon le dernier rapport de la Banque mondiale» a confié à Sputnik Emmanuel Sogadji, Président de la LCT.
En prorogeant l’état d’urgence sanitaire de six mois, «l’État togolais n’est pas en phase avec la recommandation de l’institution financière mondiale», selon le président de la ligue des consommateurs du Togo. Cela relève d’une «déduction simple», affirme-t-il.
«Le gouvernement n’a toujours pas pris en compte les recommandations de la Banque Mondiale. Sinon, comment voulez-vous que les investisseurs reprennent confiance et viennent investir au Togo si le pays reste sous état d’urgence sanitaire pour une si longue période? Non, ils ne viendront pas. Or, c’est ce que recommande la Banque mondiale et ça passe aussi par la réouverture des frontières».
Représentant la @PrimatureTogo hier à l'@ParlementTogo ils ont dit oui pour nous protéger #Togolais contre le coronavirus en prolongeant de 6 mois l'Etat d'urgence sanitaire.#Togo-lais viens bâtissons la cité en portant un masque pour que ne se répande pas le covid-19#TT228 pic.twitter.com/5BQ7xBI0t6
— Laura Apelete 🇹🇬 (@ApeleteLaura) September 16, 2020
La prolongation de l’état d’urgence n’a pas été favorablement accueillie par une partie de l’opinion publique. Sur les réseaux sociaux, des internautes ont fait part de leur agacement, au vu notamment des restrictions de la liberté de circulation induites par l’état d’urgence.
Etat d'urgence prolongé de 6 mois au Togo.
— M e s s a n (@moiMessan) September 15, 2020
Super tout ça 😒
#Togo: en pleine crise #covid19, les ministres st désoeuvrés, aucun conseil de ministres, #Bawara, le volubile est devenue une carpe, les ministres st aux abonnés absents, état d'urgence 4.2020 à 3.2021. Le Togo se meurt. @tgwebinfos @loiclawson1 #Kpodzro @Tgtwittos #RFI #LCI
— Freiheit Désirée (@D_Freiheit_) September 17, 2020
Faure aggrave de jour en jour sa situation. Faure finira très mal sa vie politique. Le fait de militariser le Togo par Eyadema et son fils en leur faveur ne fait plus peur au Peuple togolais dès cette année 2020. Qu'il ait prolongement d'état d'urgence ou pas, la lutte continue🇹🇬
— Eugène Komi TCHALLA (@EugeneKomi) September 18, 2020
Pour rappel, l’état d’urgence a été décrété, pour la première fois dans l’histoire récente du Togo, par le chef de l’État togolais Faure Gnassingbé au début de la pandémie à coronavirus, d’avril 2020 pour une durée de 3 mois.
En juin, ce régime restrictif des libertés publiques, qui s’est accompagné de la fermeture des frontières et de la mise en quarantaine de quelques villes où la limitation des rassemblements, a ensuite été prorogé de 90 jours, à raison deux fois 45 jours avant de l’être pour une troisième fois le 15 septembre 2020. Au 22 septembre, le pays enregistrait quelque 1.683 cas.
Faure Gnassingbé, qui a démarré en pleine crise sanitaire (mai 2020), son 4e mandat de cinq ans, gouverne le pays depuis lors par ordonnances, sans conseil des ministres. Ces derniers interdisent ou autorisent des activités publiques par simples communiqués. Cela cristallise, par ailleurs, la situation socio-politique dans le pays.