Quatre adolescents de 13 et 14 ans, tous élèves de troisième, ont été déférés devant le juge pour enfants et mis en examen après la violente agression du 7 septembre à Reims d'une adolescente de 14 ans filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, a appris l’AFP de source judiciaire.
Il est reproché à l'agresseur, âgé de 13 ans, des faits de violences volontaires aggravées.
Ce garçon ayant «déjà fait l'objet de plusieurs exclusions de son collège pour des faits de violence et de dégradations» encourt «jusqu'à deux années et demie de détention», a affirmé au cours d'une conférence de presse le procureur de Reims Matthieu Bourrette, qui avait requis son placement en centre éducatif fermé.
Le juge des enfants a prononcé son placement sous contrôle judiciaire avec l'obligation d'habiter dans un autre département, l'obligation de soin, de suivre une formation et d'être suivi par un éducateur.
Les trois autres adolescents, un garçon et deux filles, sont poursuivis, l'un pour l'enregistrement des faits, les deux autres pour diffusion des images. Deux d'entre eux sont également mis en examen pour non-assistance à mineure en péril.
Pour eux, le juge a ordonné soit un suivi régulier par un éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse, soit une obligation d'effectuer une activité éducative définie.
«J'ai requis contre ces trois mineurs des mesures dites de liberté surveillée préjudicielle, mesures pénales à visée éducative et préventive», a-t-il souligné.
Une agression qui viendrait d'un échange sur Snapchat
L'agression s'était déroulée le 7 septembre vers 15H30 devant le collège Saint-Rémi, dans le centre-ville de Reims.
L'adolescent avait «porté plusieurs coups de poing, la faisant tomber au sol à plusieurs reprises, continué à la frapper alors qu'elle se trouvait au sol en lui portant de violents coups de pied à la tête tout en lui écrasant le larynx».
Le certificat médical de la victime fait état de «plusieurs ecchymoses, notamment au menton, au bras, de contractures, de céphalées».
Quant à la suite «psychologique» de l'agression, elle devra été réévalué ultérieurement, «laissant penser à une possible aggravation de son ITT de sept jours», alors que la victime est toujours menacée de mort sur les réseaux sociaux.
M. Bourrette a aussi lancé un appel «à cesser les visionnages et les diffusions d'une vidéo que l'on a qualifiée de virale mais qui est surtout une vidéo pénale». «Je serai intraitable avec ceux qui seraient identifiés après avoir continué à diffuser cette vidéo», a-t-il prévenu.