La diplomatie française s'exprime ce mercredi 19 août sur l'arrestation du Président malien la veille lors de la mutinerie qui se déroulait dans le pays, et appelle à sa libération immédiate.
Dans son communiqué, Jean-Yves Le Drian a déclaré que la France «se tient, comme elle l’a toujours fait, aux côtés du peuple malien. Elle s’est engagée, à la demande de ce pays, en poursuivant deux priorités: l’intérêt du peuple malien et la lutte contre le terrorisme».
— Jean-Yves Le Drian (@JY_LeDrian) August 19, 2020
Par la suite, le chef de la diplomatie française a tenu à préciser l’attachement de la France «à la souveraineté, au respect des institutions, à la vie démocratique et à la stabilité du Mali. Elle encourage toutes les forces politiques et sociales au dialogue pour trouver une solution à la crise profonde que traverse le pays et appelle au rétablissement sans délai d’un pouvoir civil».
Emmanuel Macron réagit
Emmanuel Macron a estimé sur Twitter que la situation au Mali «n'est pas acceptable» et a exigé de rendre le pouvoir «aux civils».
La lutte contre les groupes terroristes et la défense de la démocratie et de l’État de droit sont indissociables. En sortir, c’est provoquer l’instabilité et affaiblir notre combat. Ce n’est pas acceptable.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) August 19, 2020
Il insiste également: «le Président Keïta, son Premier ministre et les membres du gouvernement doivent être libérés sans délai et leur sécurité garantie».
Au Mali, le pouvoir doit être rendu aux civils et des jalons doivent être posés pour le retour à l’ordre constitutionnel. Le Président Keïta, son premier ministre et les membres du gouvernement doivent être libérés sans délai et leur sécurité garantie.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) August 19, 2020
En outre, le Président français a souligné que son pays, épaulé par l’Union européenne, la CEDEAO et l’Union africaine, était à la recherche d’une solution à la crise malienne.
La France et l’Union européenne sont aux côtés de la CEDEAO et de l’Union africaine pour trouver une issue à la crise malienne. La paix, la stabilité et la démocratie sont notre priorité.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) August 19, 2020
La France engagée au Mali
Autour de 5.100 soldats sont déployés au Sahel, en particulier au Mali, dans le cadre de l'opération Barkhane. Au total, 43 militaires français sont morts au combat dans les opérations Serval (2013) et Barkhane (depuis 2014), selon l'état-major.
Des soldats se révoltent au Mali
Une mutinerie a eu lieu dans une base militaire près de Bamako, la capitale du pays, le 18 août. Les soldats en révolte ont annoncé dans la soirée que le Président Ibrahim Boubacar Keïta et le Premier ministre Boubou Cissé avaient été arrêtés.
Le 19 août, le Président a annoncé sa démission et la dissolution du parlement et du gouvernement. Alors, les militaires ont promis de mettre en place une transition politique civile censée déboucher sur des élections générales dans un «délai raisonnable».
Plus tard le jour même, le Comité national pour le salut du peuple mis en place par les putschistes a désigné son chef, le colonel Assimi Goita, selon l’agence de presse espagnole EFE.