Le Président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a déclaré, lors d'une réunion au Centre de gestion stratégique du ministère de la Défense, que les autorités «contiendraient la situation» dans le pays.
Lors de cette entrevue avec les militaires, le chef de l’État a souligné que les grèves et les manifestations «ne donneraient rien».
«Nous ne cèderons le pays à personne […] Je ne veux pas dire qu'il y a lieu de parler d’une sorte de complaisance, d’apaisement. Non, nous ne nous sommes jamais apaisés. Vous le savez, notre vie et notre destin sont tels que, nous trouvant au centre de l'Europe, nous devons toujours être prêts à relever à temps n’importe quel défi», a déclaré Alexandre Loukachenko.
Il a également appelé l'opposition «à ne pas jouer avec le feu» et à ne pas menacer les forces de sécurité et leurs familles, précisant qu’elle «n’avait même pas idée des conséquences que cela pourrait avoir».
«En tant que Président et commandant en chef des armées, je veux dire qu’ils –ceux qui font cela, ceux qui trollent aujourd'hui, menacent les familles, jusqu’aux enfants des militaires–, ils ne comprennent tout simplement pas ce qui peut se passer», a souligné Alexandre Loukachenko.
Il a ajouté que s’il y en avait parmi les partisans de l'opposition qui voulaient «batailler» et «se battre», ils devaient «être des hommes» et ne pas «mettre en avant des filles».
«Pour l'instant, je demande: ne touchez pas aux innocents», a-t-il conclu.
Les protestations
L’élection présidentielle du 9 août en Biélorussie a été remportée, selon les chiffres officiels de la Commission électorale centrale, par Alexandre Loukachenko avec 80,1% des voix. La candidate de l’opposition Svetlana Tikhanovskaïa a, elle, été créditée de 10,1% des suffrages.
L'opposition n'a pas reconnu ces résultats et Svetlana Tikhanovskaïa a quitté le pays pour la Lituanie.
Les manifestations non autorisées ont débuté dans le pays dès la fermeture des bureaux de vote. Les forces de l’ordre ont eu recours à du gaz lacrymogène, des canons à eau, des grenades assourdissantes et des munitions en caoutchouc.
Selon le ministère biélorusse de l'Intérieur, presque 7.000 manifestants ont été interpellés, tandis que 121 policiers ont été blessés et plus de 90 poursuites pénales ont été engagées. Une personne est décédée en essayant de lancer un engin explosif improvisé contre les forces de l’ordre.