La région administrative spéciale de Hong Kong suspend ses traités d’extradition avec Paris et Berlin suite à la décision française de ne pas ratifier son traité et la suspension du traité par l’Allemagne, annonce ce mercredi 12 août le gouvernement hongkongais.
«Le gouvernement de la région administrative spéciale de Hong Kong a adressé ce 12 août des notifications aux consulats généraux d’Allemagne et de France à Hong Kong pour suspendre la mise en œuvre des traités d’extradition», informe le gouvernement dans un communiqué.
Selon le gouvernement hongkongais «les deux pays ont politisé la coopération en matière juridique, compromettant ainsi les raisons de la coopération juridique entre Hong Kong, l'Allemagne et la France».
Paris renonce à ratifier le traité
Le 3 août, le ministère français des Affaires étrangères a indiqué que la France renonçait à ratifier le traité d'extradition signé le 4 mai 2017 entre Paris et le territoire semi-autonome «à la lumière des derniers développements» dans l'ex-colonie britannique.
La France a aussi appelé à organiser «dans les meilleurs délais» les législatives à Hong Kong, initialement prévues en septembre et reportées d'un an pour cause de Covid-19, selon l’AFP.
L’Allemagne suspend le sien
Le 31 juillet, le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a annoncé la suspension du traité d’extradition avec Hong Kong en vigueur depuis avril 2009.
La diplomatique allemande a invoqué le report d'un an des législatives en raison de la pandémie de Covid-19 et l’imposition par la Chine d'une loi de sécurité dans l'ancienne colonie britannique. Une loi qualifiée de «nouvelle atteinte aux droits des citoyens de Hong Kong» par le ministre.
Loi de sécurité en vigueur à Hong Kong
La loi adoptée par Pékin dans la région autonome spéciale de Hong Kong vise à y réprimer la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères. Elle constitue le changement le plus radical pour Hong Kong depuis sa rétrocession par le Royaume-Uni à la Chine en 1997, note l’AFP.
La loi «remet en cause le principe "un pays, deux systèmes" et le respect du "haut degré d'autonomie" de Hong Kong et des libertés fondamentales qui en découlent» et affecte directement les entreprises et les ressortissants français, a estimé le 3 août le ministère français des Affaires étrangères, cité par l’AFP.