«C'est une peine très sévère contre Khaled Drareni. Trois ans fermes. Nous avons été surpris», s'est indigné l'avocat Nouredine Benissad, qui est également président de la Ligue algérienne des droits de l'Homme, en parlant du verdict prononcé à l’encontre du journaliste algérien Khaled Drareni.
Drareni, le directeur du site d'information en ligne Casbah Tribune, qui est aussi correspondant en Algérie pour la chaîne de télévision française TV5 Monde et pour l'ONG Reporters sans frontières (RSF), est accusé de «porter atteinte à l'unité nationale» et «d'incitation à un attroupement non armé», rappelle l’AFP.
RSF a critiqué le verdict contre Drareni, le qualifiant de «véritable persécution judiciaire».
«Cette décision soulève le cœur et l'esprit par son caractère arbitraire, absurde et violent. #FreeKhaled #FreeKhaledDrareni», a écrit sur Twitter le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, fustigeant une «justice aux ordres».
Les deux coaccusés de Khaled Drareni, Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche, deux figures du mouvement de contestation, ont quant à eux écopé chacun de deux ans de prison, dont quatre mois ferme.
Le 3 août, le procureur avait requis quatre années de prison ferme contre Drareni, Benlarbi et Hamitouche.
Plusieurs organisations non gouvernementales, internationales et algériennes ont appelé à la libération de Khaled Drareni.
Selon des organisations de défense des droits humains, des dizaines de personnes sont toujours arrêtées dans le cadre du mouvement de protestation.
De son côté, la Coalition des amis du manifeste pour l'Algérie a condamné la répression et l'exploitation du pouvoir judiciaire contre les militants du Hirak.
La coalition a exigé, dans un communiqué, l'arrêt de toutes les poursuites engagées contre les militants et la libération immédiate de tous les détenus politiques, ainsi que le rétablissement de leur considération juridique, sociale, matérielle et morale.