La Russie participe activement à la course au vaccin contre le coronavirus et les résultats semblent à ce jour prometteurs. Comme l’a annoncé le 21 juillet le vice-ministre russe de la Défense, le premier vaccin du pays développé par des virologues militaires -de concert avec le Centre d'épidémiologie et de microbiologie russe Gamaleïa- est prêt. Le ministère de la Santé s’est pour sa part montré plus prudent, en disant que les essais étaient entrés dans la phase finale.
Vadim Tarasov, directeur de l'Institut de médecine translationnelle et de biotechnologie de l’université, a fourni à Sputnik plus de détails sur les essais ainsi que sur les perspectives du vaccin.
Développé dans les plus courts délais
Le vaccin russe contre le coronavirus a été développé dans les plus courts délais. Le scientifique explique ce résultat par le fait que les chercheurs ont eu recours à une plateforme technologique élaborée au cours des vingt dernières années.
«Autrement dit, ce n'est pas un vaccin complètement nouveau. La plateforme technologique a été élaborée pendant 20 ans. Et sur cette plateforme, des vaccins ont été conçus. En particulier, le vaccin contre Ebola et d’autres maladies.»
«Le vaccin est obtenu grâce à une méthode biotechnologique lors de laquelle le virus SARS-CoV-2, pathogène pour l’Homme, n’est pas utilisé. Ce vaccin est basé sur des vecteurs adénoviraux avec une construction de protéines provoquant une réaction dans le système immunitaire similaire à celle du coronavirus.»
Le spécialiste a également fait remarquer que l'Union soviétique possédait l'une des écoles les plus performantes concernant la création de vaccins et que les Russes comptaient parmi les leaders dans ce domaine. «Heureusement, ces écoles ont survécu», précise-t-il.
Une efficacité à prouver
Selon M.Tarasov, l’un des facteurs déterminants à ce stade des essais était de prouver que le vaccin ne représentait aucun risque pour la santé.
«Nous l’avons bien montré. Les volontaires qui ont reçu le vaccin l’ont bien toléré. C'est l'un des facteurs clefs de cette phase des essais cliniques. Autrement dit, le vaccin peut être utilisé», a-t-il expliqué.
Le spécialiste reste toutefois prudent quant à l’efficacité du vaccin.
Maintenant, tous les résultats d’examens des volontaires seront transférés pour traitement au Centre Gamaleïa, puis au ministère russe de la Santé.
Certification du vaccin
C’est le ministère russe de la Santé qui prendra la décision quant à la certification de ce vaccin, lequel sera testé lors d’une phase d'essais cliniques plus étendue, indique M.Tarasov. Des centaines de personnes seront ensuite vaccinées sur la base du volontariat et leur état de santé sera surveillé.
«Et lorsque le prochain volume de données sera accumulé, il sera possible de parler avec plus de confiance de l'efficacité du vaccin à l’échelle d’une population plus importante.»
Comme l’a récemment expliqué Kirill Dmitriev, président du Fonds souverain russe qui finance la mise au point du vaccin russe, le troisième stade des essais devrait se dérouler en Russie ainsi qu'aux Émirats arabes unis, en Turquie et dans certains pays d’Afrique, et se solder par une certification en Russie «dès août». «Juste après cela, nous envisageons de lancer la production de masse», avait-il précisé.