L’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav) en Algérie s’est exprimé mercredi 22 juillet dans une note relayée par Tout Sur l’Algérie (TSA) sur la scène diffusée le 6 juillet par la chaîne Echorouk TV. Celle-ci montre une femme agenouillée embrasser les pieds de son mari. La séquence, diffusée dans l’émission «Mon mari, c’est mon paradis» dans le cadre du programme Khat Ahmar (Ligne rouge), a déclenché un tollé dans le pays et à l’étranger où des milliers d’internautes ont dénoncé «une image dégradante de la femme et de la société algérienne» dans son ensemble.
Echourouk Tv télé poubelle زوجي هو جنتي ؟ tel était un des thèmes de cette émission misogyne, sexiste, phalocentrique qui rabaisse la femme encore et toujours.
— pouchkine (@pouchkinet) July 6, 2020
La peur de la FEMME je ne vois pas d’autre explication. pic.twitter.com/qiCTLja5ec
Le communiqué de l’Arav reconnaît que la scène «ne devait pas être diffusée publiquement sur les télévisions, car ça rabaisse et dénigre la femme et montre la suprématie de l’homme dans la société». Elle a suscité un vif débat «entre ceux qui considèrent ce geste comme un respect et une reconnaissance envers l’époux et ceux qui l’ont qualifié d’atteinte à la dignité de la femme».
«Il appartenait donc à la chaîne de supprimer l’image avant sa diffusion car elle revêt un caractère intime entre les époux et ne devait pas être diffusée», ajoute l’Arav.
On a été enfantés par une femme,le respect dans un couple et dans une famille devrait être réciproque mais de là arriver à mettre ce genre de scène sur une TV c’est immoral et une atteinte à la dignité des 2 sexes l’homme passe pour un tortionnaire voilà ce qu’il faut comprendre.
— Malek Ayoub (@TonyTonyclint) July 6, 2020
La note souligne la nécessité d’assurer un exercice «de la communication audiovisuelle dans le respect total de la dignité humaine et de l’égalité entre les sexes». Dans le même sens, elle rappelle que les médias audiovisuels sont tenus «de veiller au respect par les journalistes et les animateurs des différentes émissions […], de l’obligation de faire preuve de professionnalisme notamment lors du traitement des sujets sociaux délicats liés à la vie privée des personnes».
Que les gens choisissent de vivre de cette façon ne regardent qu'eux. Cela relève de la vie privée. Mais de passer ça à la TV et de vendre cette attitude comme un exemple non ça ne passe pas.
— Moulasserdoun amine (@zaqzaqa31) July 6, 2020
Une autre chaîne TV visée
Pour aider le mari présent sur le plateau à faire revenir son épouse, les animateurs de l’émission ont mis la femme sous pression, condamne l’Arav qui estime que la télévision n’est pas l’endroit pour traiter ce genre de problèmes.
Lors de ladite émission, «l’épouse s’est retrouvée […] sous la pression de l’imam, de l’avocat et de l’animatrice de l’émission, et contrainte de céder à la volonté de son époux, sans prendre compte de sa souffrance et celle de ses enfants durant 19 ans de mariage», fustige le communiqué.