Samedi 19 juillet, le philosophe et essayiste Michel Onfray s’est exprimé en duplex sur LCI sur l’incendie de la cathédrale de Nantes, et plus généralement sur le patrimoine français. Il estime que celui-ci n’est pas suffisamment entretenu et que cette décision vient non pas d’un manque d’argent mais d’un manque de volonté politique.
Saluant tout d’abord Stéphane Bern qui a alerté sur le besoin de réagir face à ce problème en créant un «loto du patrimoine», M.Onfray a indiqué qu’il préférait que cet investissement vienne plutôt directement des impôts, déplorant qu’ils «ne sont guère redistribués en matière de défense du patrimoine».
Le philosophe regrette qu’il ait fallu qu’une cathédrale prenne feu pour qu’il y ait une prise de conscience du problème du patrimoine. Selon lui, il y a «deux ou trois gestes antichrétiens par jour en France», qui ne sont évoqués que lorsqu’un édifice important en est victime. Pour rappel, le parquet de Nantes a ouvert une enquête pour «incendie volontaire».
Il a ensuite évoqué les «brasiers invisibles», faisant références aux décideurs politiques qui estiment que le patrimoine ne «rapporte pas de voix» et n’y consacrent donc aucun budget. «Et donc les châteaux s’effondrent, les églises s’effondrent, les monuments s’effondrent, et ce sont finalement des attentats à bas bruit», a-t-il résumé.
Destruction des racines chrétiennes
Michel Onfray est ensuite revenu sur les gestes antichrétiens en France, appuyé par les chiffres affichés par la chaîne, lesquels évoquaient quelque 1.052 «actes à caractère antichrétien» en 2019. «Ça concerne les églises, les chapelles, les statues votives, le catholicisme», a précisé l’écrivain, insistant sur le fait qu’il y a beaucoup moins d’attaques contre l’islam ou le judaïsme.
Rappelant qu’il est un «athée qui vit dans une civilisation judéo-chrétienne», il déplore néanmoins qu’il y ait «une destruction des racines chrétiennes à bas bruit», au même titre que celle du patrimoine. «On ne peut pas dire de la France qu’on peut en prélever ce qui nous arrange», a-t-il conclu, affirmant que la France de Clovis et celle de la Révolution sont «le recto et le verso d’une même feuille».