Alexandra de Taddeo, la compagne de l'«artiste» russe Piotr Pavlenski mis en examen dans le scandale Griveaux, a porté plainte contre la patronne de l'agence Bestimage, Michèle Marchand, a appris l'AFP auprès de son avocate.
Selon Me Noémie Saïdi-Cottier, Alexandra de Taddeo a décidé de porter plainte contre X et la reine de la presse people, surnommée «Mimi», pour «violation du secret de l'enquête et de l'instruction, recel de violation du secret et atteinte au secret de la correspondance par une personne dépositaire de l'autorité publique».
La jeune femme, destinataire des vidéos à caractère sexuel de Benjamin Griveaux qui ont ensuite été diffusées par Piotr Pavlenski et qui a aussi été mise en examen dans cette affaire, «entend [...] obtenir des explications sur les conditions de l'interpellation» de son compagnon, «à laquelle les services de police auraient tout simplement convié la presse», explique-t-elle.
«Elle s'interroge sur le rôle joué par Mimi Marchand dans ce piège, qui lui a directement causé préjudice en la mettant en scène en une de certains journaux», poursuit-elle.
Le parquet de Paris a ouvert fin février une enquête sur la présence d'un photographe lors de l'interpellation de Piotr Pavlenski le 15 février et la diffusion des clichés dans Paris Match, pour «violation du secret professionnel», «recel de violation du secret professionnel» et «diffusion non autorisée des images d'une personne entravée». Les investigations ont été confiées à l'IGPN.
Par ailleurs, selon l'avocate, «les services [de police, ndlr] n'ont pas hésité à transmettre à la presse, qui les a publiés, des messages échangés entre Mme de Taddeo et son avocate d'alors», Marie-Alix Canu-Bernard. «Ces messages concernaient la procédure en cours et étaient couverts par le secret des correspondances entre un avocat et son client», souligne-t-elle.
«Je suis scandalisée de constater qu'aujourd'hui nos échanges avec nos clients, couverts par le secret professionnel, sont sciemment lus par les policiers, conservés, divulgués puis publiés par la presse», a commenté Me Saïdi-Cottier. «C'est une atteinte extrêmement grave aux droits de la défense».