Face à la nomination de Gérald Darmanin au poste de ministre de l'Intérieur alors qu’il est confronté à des accusations de viol, Emmanuel Macron n'a pas réussi à restaurer le calme dans les rangs de ses opposants.
Ainsi, lors de son entretien télévisé du 14 juillet, le chef de l'État a déclaré respecter «l’émoi et la colère» des féministes. Mais il a défendu cette nomination au nom de la présomption d'innocence dont il s'estime le «garant» en assurant avoir parlé «d'homme à homme» avec Gérald Darmanin.
Un argument qui n’a pourtant pas convaincu certaines organisations féministes, dont le collectif #NousToutes qui a réagi sur son compte Twitter.
« Je lui ai parlé d’homme à homme ». 🤦♀️
— #NousToutes (@NousToutesOrg) July 14, 2020
Alors là, franchement, on va vous laisser parce que nous, on sait plus quoi faire. #14juillet #Macron
L’opposition réagit
En outre, la formule n’a pas été appréciée par ses opposants politiques, notamment par Jean-Luc Mélenchon.
« Confiance d'homme à homme » !!
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) July 14, 2020
On comprend mieux pourquoi il ne comprend pas le problème. #Darmanin #Macron
Karima Delli, membre du parti Europe Écologie Les Verts (EELV), considère cette phrase comme une «mise en scène viriliste» et critique des «calculs politiciens».
#Macron parle "De relation de confiance d'homme à homme" avec Darmanin. Cette mise en scène viriliste est un aveu: Macron ignore simplement la lutte contre les violences faites aux femmes au profit de... calculs politiciens.#LaPrésomoptionDinnoncenceNexscusePasTout
— Karima Delli (@KarimaDelli) July 14, 2020
Laurence Rossignol, l’ancienne ministre des Droits des femmes, s’est également émue de cette phrase en publiant un commentaire ironique sur son compte Twitter.
Et d’ailleurs, j’en ai parlé « d’homme à homme » avec mon Ministre de l’Interieur. Et on a conclu qu’on n’allait pas se laisser enquiquiner par les féministes, ces grincheuses, qui s’offusquent d’un banal échange de passe-droits contre des faveurs sexuelles https://t.co/QwEx9P6kOz
— Laurence Rossignol (@laurossignol) July 14, 2020
Une féministe déplore la situation
Interrogée sur Franceinfo, Madeline Da Silva, membre de #NousToutes, a regretté que pour un crime comme un meurtre ou un assassinat le mis en cause ne serait jamais nommé ministre alors que c’est le cas pour les crimes liés aux violences sexistes et sexuelles, comme le viol.
«Aujourd'hui, en France, quand on est accusé de viol, on peut être nommé ministre», a-t-elle résumé.