Mercredi 24 juin, le préfet de police de Paris Didier Lallement était invité à l’Assemblée nationale dans le cadre de la «commission d’enquête parlementaire sur les obstacles à l’indépendance du pouvoir judiciaire». Il devait y répondre notamment sur les manifestations interdites récemment par la préfecture.
Le préfet a expliqué dans un premier temps que pour qu’un délit d’attroupement «soit constitué, il faut que la personne qui a appelé à la manifestation soit identifié». Il a pris pour exemple celle qui était organisée par la Ligue de défense noire africaine, samedi 20 juin à la Concorde et qui a été interdite. «L’initiateur s’est présenté, nous l’avons interpellé, et il a été placé en garde à vue», a précisé M. Lallement.
😤 Donc en fait le Préfet Lallement dit qu’il interdit toute manifestation non déclarée...
— David Guiraud (@GuiraudInd) June 24, 2020
Mais quand @Ugobernalicis lui demande pourquoi il n’a pas interdit les manifestations non déclarées de policiers : «je n’ai pas trouvé les organisateurs»
Un mensonge sans pression 😡 pic.twitter.com/1HQLsblZai
Le président de la commission, le député insoumis Ugo Bernalicis, lui a alors demandé ce qu’il en était des manifestations nocturnes de policiers à proximité de l’Arc de Triomphe, lesquelles ont eu lieu «depuis trois nuits de suite». «Je n’ai pas trouvé les organisateurs», a justifié le préfet.
Les policiers en colère contre Christophe Castaner
Des rassemblements de policiers ont en effet eu lieu à Paris en réponse au manque de soutien du ministre de l’Intérieur après plusieurs manifestations contre les violences policières, rapporte BFM TV.
🔴Nouvelle mobilisation des policiers en colère qui sont devant la Préfecture de Police de Paris ce soir. Ils sont encore plus de 150 - 200 policiers. #PoliciersenColere #Police #Paris #policiers #manifpolice #polices pic.twitter.com/Xm10j0kaLs
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) June 24, 2020
Dans la nuit du mercredi 24 au jeudi 25 juin, quelque 200 agents s’étaient mobilisés devant le bâtiment même de la préfecture. Ils ont notamment jeté leurs menottes au sol et chanté la Marseillaise. Reste à savoir si M. Lallement sera finalement en mesure d’identifier les initiateurs de ce rassemblement organisé à quelques mètres de son lieu de travail.