Samedi 6 juin, une jeune femme de 22 ans a été victime d’une agression à Chelles, en Seine-et-Marne. L’individu, armé d’un couteau, a tenté de la violer, mais c’était sans compter sur l’intervention d’Abderrahim Aissaoui, qui se baladait à proximité avec deux de ses quatre enfants, rapporte Le Parisien. Ce ressortissant algérien de 49 ans a mis en fuite l’agresseur, puis a prévenu la police et est resté aux côtés de la victime jusqu’à l’arrivée des secours.
Sans papiers, il était logé avec sa famille par le Samu social dans un hôtel de la ville. Il était arrivé en France en février 2019 grâce à un visa touristique.
«C’est mon sauveur, sans lui je ne serais certainement plus en vie ou alors je ne serais plus que le fantôme de moi-même!», s’est exclamée la jeune femme, hospitalisée pour une blessure au bras.
Quelques heures plus tard, le suspect de 22 ans a été interpellé et mis en examen pour tentative de viol avec arme, puis placé en détention provisoire. Le parquet de Meaux a demandé l’ouverture d’une enquête, indique le quotidien.
Un titre de séjour pour lui et sa famille
Pour ce geste qu’il qualifie d’«héroïque», le préfet de Seine-et-Marne, Thierry Coudert, a décidé mardi 9 juin d’attribuer à titre exceptionnel un titre de séjour à Abderrahim, à sa femme et à leurs quatre enfants. «C'est un geste que tout le monde aurait fait mais c'est tombé sur moi», a humblement répondu l’intéressé, ajoutant que la nouvelle est tombée le jour de son anniversaire.
La victime s’est également réjouie de sa régularisation: «lors de notre audition ce lundi au commissariat, il m'a dit que j'étais comme sa fille, nous nous sommes pris dans les bras et j'ai fondu en larmes. Je suis très agréablement surprise que la préfecture ait réagi si vite pour récompenser cet acte citoyen».
La demande a été introduite par Jean-François Chalot, président de l’association Droit au logement (DAL 77) où Abderrahim est venu plusieurs fois aider en tant que bénévole. «Il est couturier et lors de la crise sanitaire il nous a confectionné une vingtaine de masques en tissu pour l'association. Nous avons proposé de les lui acheter mais il a refusé», a-t-il témoigné auprès du Parisien.
Le ressortissant algérien souhaiterait se mettre à travailler dès la remise de son titre de séjour, assurant qu’il a «plusieurs pistes pour travailler comme couturier à Melun». Il espère ainsi pouvoir bientôt payer le loyer de son propre logement et laisser celui du Samu social à une autre famille dans le besoin.