La France fait partie, avec l'Italie et l'Espagne, des économies les plus durement frappées par l'épidémie. Le produit intérieur brut (PIB) de l’Hexagone devrait reculer de 11,4% en 2020, et même de 14,1% en cas de deuxième vague, selon les chiffres provisoires de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), cités par l'AFP.
2021 devrait toutefois amener un puissant rebond de 7,7% si l'épidémie en reste là, et tout de même de 5,2% en cas de retour du virus.
Deux scénarios
L'économie mondiale devrait connaître cette année une récession d'au moins 6% qui aggravera les inégalités, selon l'OCDE qui appelle les gouvernements à se moderniser et à coopérer pour l'avènement d'une économie «plus juste et plus durable».
Dans le premier cas, le PIB mondial reculera en 2020 de 6%, dans le deuxième de 7,6%. En 2021, il rebondira selon les cas de 5,2% ou de seulement 2,8% si le coronavirus recommence à circuler, avec ce que cela implique de mesures de confinement ou de quarantaine.
USA, Chine, Japon
Pour les États-Unis, l'OCDE prévoit une diminution du PIB de 7,3% ou de 8,5% dans les deux scénarios.
À la troisième place, le Japon sera frappé par une récession de 6% dans le scénario favorable, et de 7,3% si l'épidémie repart.
Inégalités renforcées à cause du confinement
Qu'il y ait ou non une deuxième vague épidémique, «à la fin de 2021, la perte de revenu dépassera celle de toutes les récessions précédentes au cours des 100 dernières années sauf en période de guerre, avec des conséquences terribles et durables pour les populations, les entreprises et les gouvernements», affirme la chef économiste de l'OCDE Laurence Boone.
«Partout, le confinement a renforcé les inégalités entre les travailleurs» qualifiés à même de télétravailler et les moins qualifiés «souvent en première ligne» dans la lutte contre le coronavirus, constate-t-elle.
La zone euro sera particulièrement touchée avec un recul du PIB prévu à 9,1% dans le scénario le plus favorable, et à 11,5% en cas de deuxième vague en 2020.
Redressement
Pour permettre aux économies de se redresser, l'OCDE préconise notamment de «renforcer les systèmes de santé», de «faciliter les évolutions des métiers tout en renforçant la protection des revenus», et de «rendre les chaînes d'approvisionnement plus résilientes».
«Les gouvernements doivent se saisir de cette opportunité pour concevoir une économie plus juste et plus durable, rendre la concurrence et les régulations plus intelligentes, moderniser la fiscalité, les dépenses et la protection sociale», préconise Laurence Boone.