Yassine Bouzrou, l'avocat de la famille d'Adama Traoré, a demandé jeudi 4 juin le dessaisissement de l'Inspection générale de la Gendarmerie nationale (IGGN) dans l'enquête sur la mort du jeune homme noir lors d'une interpellation en juillet 2016, rapporte Le Parisien.
Dans un courrier adressé à des juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, il explique que l'IGGN n'est pas indépendante car, selon Yassine Bouzrou, Christian Rodriguez, patron de la Gendarmerie nationale, «a affirmé "tout son soutien et toute sa confiance" aux gendarmes mis en cause dans le décès de Monsieur Adama Traoré».
«En exerçant des pressions sur une enquête judiciaire en cours, le DGGN bafoue la constitution française et le principe de la séparation des pouvoirs», a indiqué l’avocat au Parisien.
Selon M.Bouzrou, «toutes les investigations utiles à la manifestation de la vérité n'ont pas été diligentées par les enquêteurs de l'IGGN» et «il existe des soupçons de subornation de témoins dans cette affaire».
Il ne faisait l'objet d'aucune enquête
En outre, il accuse le patron de la Gendarmerie nationale de «mentir», car ce dernier rappelle dans sa lettre envoyée le 3 juin aux gendarmes que l'interpellation d’Adama Traoré s'est déroulée «dans un cadre légitime, sous la direction des magistrats». Cependant, selon l'avocat de la famille de la victime, Adama Traoré n'était pas recherché le 19 juillet 2016 et ne faisait l'objet d'aucune enquête diligentée par un magistrat.
«La seule interpellation programmée, le 19 juillet 2016, était celle de son frère, Bagui Traoré, et même cette interpellation n'était pas organisée sous la direction d'un magistrat, elle avait été décidée dans le cadre d'une enquête de flagrance par un officier de police judiciaire».
Une nouvelle expertise médicale
Il attribue ce dernier «à une asphyxie positionnelle induite par le plaquage ventral», revenant à pointer la technique d'interpellation des gendarmes, selon le document dont l'AFP a pu consulter les conclusions.