Le collectif de soutien à la famille d'Adama Traoré a appelé à se rassembler mardi 2 juin à 19h00 pour rendre hommage à ce jeune homme noir de 24 ans décédé en 2016 après son interpellation.
«Le rassemblement de ce soir est maintenu, la préfecture de Paris et son préfet politique tentent d'intimider ceux qui réclament la justice!», a réagi sur Twitter le Comité Adama.
Des milliers de manifestants, dont de nombreux jeunes et des Gilets jaunes, sont descendus dans la rue avec des pancartes indiquant «Black lives matter» («les vies des Noirs comptent») et «Let us breathe» («laissez-nous respirer»).
#JusticePourAdama Traoré: une manifestation interdite s'organise à Parishttps://t.co/eDQRbOiSzC pic.twitter.com/7J6NfcXLLt
— Sputnik France (@sputnik_fr) June 2, 2020
Le préfet de police Didier Lallement a précédemment interdit la manifestation qui «n'a fait l'objet d'aucune déclaration préalable et pouvant rassembler de nombreuses personnes, [elle, ndlr] n'est pas autorisée» en raison de l'état d'urgence sanitaire qui proscrit tout rassemblement public de plus de 10 personnes, explique la préfecture de police dans un communiqué.
#Manifestation | En application du décret du 31 mai 2020, le préfet de Police interdit une manifestation non déclarée ce mardi 2 juin.
— Préfecture de Police (@prefpolice) June 2, 2020
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La préfecture de police estime également que «la tonalité de l'appel à manifester relayé par les réseaux sociaux laisse craindre que des débordements aient lieu sur un site sensible».
Le sort d'Adama
La semaine dernière, une nouvelle expertise judiciaire a écarté la responsabilité des gendarmes.
Assa Traoré, la sœur d'Adama et porte-parole du comité la Vérité pour Adama à l'initiative du rassemblement, a dénoncé un «déni de justice» dans cette affaire devenue, pour ses défenseurs, un symbole des violences policières, indique l'AFP.
Soulèvement populaire aux USA
L'appel à cette mobilisation intervient dans le contexte d'une flambée de manifestations aux États-Unis après la mort de George Floyd. De nombreux Américains sont descendus dans la rue dénoncer cette mort notamment à Atlanta, Portland, Détroit, Los Angeles, Oakland, Houston, New York et Washington.
D'après les résultats d'une autopsie indépendante, l'Afro-Américain est mort asphyxié et il s'agit bien d'un homicide.