«Le gouvernement a commandé un milliard de masques, imaginez ce que cela représentera en termes de déchets si 10% sont finalement jetés par terre», s’insurge auprès du Parisien Éric Pauget, député Les Républicains (LR) des Alpes-Maritimes. L’élu a été choqué par une vidéo dans laquelle un plongeur retrouve des dizaines de gants et de masques au fond de la Méditerranée. Il a déposé une proposition de loi visant à sanctionner leur dépôt sauvage sur la voie publique d’une amende de 300 euros.
«Certains s'imaginent peut-être que les masques chirurgicaux, qui ressemblent à du papier, sont biodégradables mais ce n'est pas le cas puisqu'ils sont conçus à base de fibres en plastique», rappelle l’association Zero Waste.
L’élu sudiste a ainsi interpellé le ministre de l’Intérieur par la formule «quatre heures d’utilisation: 450 ans pour se détériorer dans la nature».
Les éboueurs de Paris avaient également fait part de leur indignation à la vue du nombre grandissant de masques et de gants dans les rues, commentant «nous devrions leur distribuer des balais, ils ne méritent pas des masques ces gens». Le phénomène a également été observé dans les milieux ruraux, aux alentours des forêts et des plages.
Réaction des associations écologistes
Ce fléau inquiète également l’association écologiste Robin des bois, favorable à la sanction proposée, affirmant que ce type de matériel peut représenter «des réservoirs à virus». La règle actuellement appliquée par certains élus est un alignement au PV de 68 euros prévu pour les jets de mégots sur le trottoir.
Pour la présidente de WWF France, Isabelle Autissier, pas sûr qu’une augmentation de ce montant suffise à changer les comportements. «Plutôt que de mettre la police sur le dos de ceux qui jettent leurs masques n'importe où, faisons de la pédagogie et mettons leur la honte», appuie-t-elle auprès du quotidien.
Campagne de sensibilisation
Le ministère de la Transition écologique avait déjà lancé une campagne de sensibilisation le 15 mai. Elle alerte sur le fait que ce genre de comportement participe non seulement à la pollution de l’environnement, mais aussi à la propagation du virus.
❌ Nous sommes nombreux à voir des masques usagés jetés par terre. Pourtant, il est simple d’éviter cette pollution en respectant les consignes⤵
— Ministère de l’Écologie (@Ecologie_Gouv) May 15, 2020
Soyons #TousMobilisés pour :
✅ Préserver l’environnement
✅ Limiter la propagation du #COVIDー19
✅ Protéger les agents de collecte pic.twitter.com/hX60lU1257
La question du recyclage des masques est également étudiée par un consortium d’institutions scientifiques. Le processus s’avère compliqué, puisqu’il inclut un passage à la vapeur sous pression à 121°C et une irradiation par rayons gamma. Des prototypes de masques jetables biodégradables sont également en développement. Pour l’ONG Zero Waste, c’est précisément le recours au jetable qui pose problème, et invite à se poser la question d’autres alternatives.