L'efficacité et la fiabilité du passeport immunitaire devront être prouvées par les personnes qui ont eu le Covid-19, estime dans une interview à Sputnik Dmitri Kouprach, chercheur en chef à l'Institut Engelhardt de biologie moléculaire auprès de l’Académie des sciences de Russie.
«Il ne suffit pas de passer un test d'anticorps, car s'il y a peu d'anticorps, la protection contre l'infection reste extrêmement faible, ce qui signifie que le risque de réinfection ne peut être exclu», explique-t-il.
S’il s’agit d’une infection virale classique, les anticorps se forment en une ou deux semaines, mais la durée de leur présence dans l’organisme n’est pas claire, de nombreux facteurs pouvant l’influencer.
«Le passeport Covid peut être mensonger»
Un autre scientifique de l’Académie des Sciences, le docteur Sergueï Nedospasov, doute que le passeport immunitaire puisse être adopté dans un avenir proche:
«Sans clarifier les données, le passeport Covid peut être mensonger. Je crois que personne ne mettra en danger la santé et la sécurité des personnes en s'appuyant sur des passeports immunitaires, ce qui soulève encore beaucoup de questions», a déclaré à Sputnik le scientifique.
M.Kouprach pense cependant que le passeport immunitaire à court terme, valable pendant quelques mois, peut être une solution. Il évoque un autre problème lié à l'introduction du document: la question de la confiance internationale. Le pays hôte, poursuit le scientifique, doit être sûr que les tests d'anticorps de tous les touristes ont été effectués honnêtement et selon certaines normes.
Un vaccin, pas une solution
Selon M.Kouprach, même le développement d'un vaccin n'est pas en mesure de résoudre complètement le problème:
«Les personnes infectées naturellement ont une très forte protection contre la réinfection, tandis que les vaccins offrent le plus souvent une immunité plus faible.»
L’immunité mise en doute
Mais pour le moment, «rien ne prouve que les personnes qui se sont rétablies de cette maladie soient protégées contre la réinfection». Enfin, selon des analystes de l'OMS, de faux tests pourraient mettre en danger la vie de milliers de personnes.