La tension entre l’Armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar et Ankara est encore montée d’un cran. Ainsi, le chef de l’aviation de l’ALN, Saqr al-Jaroushi, a annoncé ce jeudi 21 mai que ses forces étaient sur le point de mener «la plus grande opération aérienne de l'histoire de la Libye».
Évoquant le Président turc, il a averti que les heures à venir seraient très douloureuses pour lui et ses partisans.
«Toutes les installations turques dans toutes les villes occupées sont une cible légitime pour les combattants de l'armée de l'air de l’ALN, et j'exhorte les civils à rester loin d'elles», a-t-il déclaré, cité par le site libyen Afrigatenews.
Et d’ajouter:
«Nous envoyons un dernier avertissement à ceux qui se sont trompés et qui ont rejoint les rangs des combattants: rendez-vous ou bien vous serez anéantis, et rien ne restera de vos corps pour les enterrer».
Réaction d’Ankara
Reconnaissant la présence des forces d’Ankara dans l’est de la Libye, Hami Aksoy, porte-parole de la diplomatie turque, a mis en garde à son tour le maréchal Haftar contre toute action militaire visant les militaires de Turquie.
«Nous attirons l’attention sur le fait que cette déclaration [des forces de Haftar, ndlr] a été faite après que de nouveaux avions militaires ont été déployés avec le soutien extérieur dans l’est de la Libye. Ces déclarations reflètent la situation où les forces de Haftar subissent de grandes pertes et démontrent leur intention d’aggraver les tensions en Libye. De notre côté, nous soulignons encore une fois qu’en cas de frappes contre nos intérêts en Libye, les conséquences seront graves et nous considérerons les forces de Haftar comme des cibles légitimes», a-t-il déclaré, cité par l'agence de presse turque Ihlas.
Ankara vs maréchal Haftar
En janvier 2020, la Turquie avait commencé à envoyer ses militaires en Libye afin d'appuyer le gouvernement d'union nationale siégeant à Tripoli face à l'offensive lancée par l'ANL du maréchal Khalifa Haftar qui soutient le parlement de Tobrouk.
Ankara accuse Khalifa Haftar de violer la trêve en Libye et l'appelle à endiguer son offensive, alors que le maréchal a annoncé la mobilisation contre l'intervention étrangère dans le pays.
Le porte-parole de l'ANL avance que ses forces respectent la trêve et ne font que répliquer aux «provocations» de la part du gouvernement d'union nationale.