«S’il y avait eu des masques»: la veuve d’un médecin décédé du Covid-19 va porter plainte contre Véran

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Plus d’une semaine après la mort du Covid-19 de son mari médecin à un hôpital du Jura, sa veuve compte déposer plainte contre le directeur de l’hôpital, l’ARS de la Bourgogne-Franche-Comté, le ministre de la Santé et Agnès Buzyn. Elle dénonce le manque de protections et la mauvaise gestion de la crise au niveau national.

La veuve d’Éric Loupiac, médecin urgentiste à l’hôpital de Lons-le-Saunier (Jura), décédé du Covid-19 le 23 avril, envisage de porter plainte «à plusieurs niveaux, pour négligence et mise en danger de la santé d’autrui», rapporte le Monde.

Selon le quotidien, sa plainte vise Guillaume Ducolomb, directeur de l’hôpital, l’agence régionale de santé (ARS) de Bourgogne-Franche-Comté dirigée par Pierre Pribile, le ministre de la santé Olivier Véran ainsi que son prédécesseur Agnès Buzyn.

«J’attends que justice soit rendue, que les coupables soient trouvés et qu’ils s’expliquent pour cette négligence qui a causé la mort de mon mari. Dès décembre [2019, ndlr], il m’avait dit qu’on ne serait pas prêt à l’hôpital s’il y avait une catastrophe. On a sous-estimé le manque d’équipements, notamment en masques. J’en veux à ceux qui ont mal géré la crise au niveau national», raconte Mme Loupiac au quotidien.
«S’il y avait eu des masques FFP2, mon mari serait encore là», déplore-t-elle.

Elle assure que son mari a réclamé un sas d’entrée pour trier les patients «suspects Covid», mais la direction a refusé pour ensuite avoir eu besoin de quinze jours pour le mettre en place.

Les réactions du directeur de l’hôpital

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Contacté par le média, Guillaume Ducolomb a nié toutes les accusations, affirmant avoir eu une «prise de conscience précoce qui a permis d’organiser très tôt l’achat et la diffusion de matériels de protection, ainsi que la mise en place de cette filière dédiée aux patients "suspects Covid" dès leur arrivée aux urgences».

«Jamais nous n’avons manqué de moyens de protection à Lons. Nous avons toujours eu des masques, très tôt, dès février. Les protocoles de soins et la filière ont été opérationnels dès le 28 février. Aux urgences, tout avait été prévu avant même le confinement», insiste-t-il.

L'ARS se refuse de tout commentaire

Jointe par le Monde, l’ARS de Bourgogne-Franche-Comté n’a pas souhaité «commenter une décision [de porter plainte, ndlr] qui appartient pleinement à la famille du docteur Loupiac» et a rendu «hommage à l’engagement du médecin et militant, qui était de longue date un interlocuteur actif de l’agence en tant que membre du comité technique régional des urgences».

Le ministère de la Santé n’a pas encore réagi, tout comme Agnès Buzyn.

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