«Dentiste à poil cherche protections»: réalisés en noir et blanc, les clichés montrant certains de ces professionnels dans leurs cabinets mais dénudés affluent sur la Toile. L’objectif? Attirer l’attention des autorités sur le problème de leur protection.
Ils ont fermé leurs cabinets dès le 18 mars, quant à leurs stocks de masques et de gants, ils les ont cédés à d’autres professionnels de santé. Ainsi, alors que la date du déconfinement approche, ils tirent la sonnette d’alarme sur leur vulnérabilité en l’absence de matériel de protection et compte tenu de la spécificité de leur travail.
#DentistesAPoil sans protections face au #Covid_19 pic.twitter.com/Hj9SQg9gMh
— LauRane (RESTEZ CHEZ VOUS) (@lau_avel) April 27, 2020
En s’adressant aux professionnels du secteur dans un courriel daté du 20 avril, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a notamment promis 150.000 masques FFP2 «pour soutenir les nouvelles ouvertures de cabinets».
Les chirurgiens-dentistes ont su s'organiser pour réduire fortement leur activité, tout en assurant les soins urgents sur tout le territoire. Compensation de pertes de revenus, reconnaissance de téléconsultations, apport en matériel de protection... Ma lettre aux professionnels👇 pic.twitter.com/SSyZ4xLOne
— Olivier Véran (@olivierveran) April 21, 2020
Or, comme le souligne à l’antenne de LCI Patrick Solera, le patron de la Fédération des Syndicats dentaires libéraux, vu le nombre de dentistes en France, cela fera «3,75 masques par praticien». Et de rappeler que les dentistes étaient exposés à des projections de salive et de sang toute la journée et qu’avec les instruments rotatifs, cela provoquait autour d’eux un nuage de 2 à 4 mètres extrêmement contaminant.
«150.000 masques, ça fait quatre masques par praticien! Aujourd’hui, on est à poil pour soigner!», lance à France Inter Julie Zerbib, dentiste à Paris.
Une action pour se faire entendre
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Le 11 mai approchant et leurs messages d’alarme ne débouchant pour le moment sur aucune autre disposition des autorités en leur sens, certains d’entre eux ont lancé l’action #dentisteapoil.
«Les dentistes sont en colère car ils sont à poil. Ils ne doivent pas soigner car ils ne le peuvent pas», écrit sur sa page Instagram le chirurgien dentiste David Nataf.
Citée par France Inter, Maud Braun-Reys veut elle aussi rejoindre cette action, tout comme son père avec qui elle exerce le métier depuis 11 ans.
Elle explique au média que les rôles sont inversés : «D’habitude nous sommes en position de force face à des malades vulnérables. En nous déshabillant, nous nous retrouvons dans une situation de totale vulnérabilité».