L’Institut Pasteur de Paris a effectué une étude dite «sérologique» sur le développement du Covid-19 dans l’Oise, département lourdement impacté par l’épidémie. Le 23 avril, Le Parisien a publié un entretien avec le professeur d’épidémiologie de cet établissement, Arnaud Fontanet, qui est revenu sur la question.
«Dans l'Oise, la courbe épidémique commence dès début février et arrive à un pic autour du 14, soit au moment des vacances scolaires. Et là, elle redescend. On en conclut, comme avec la grippe, que les vacances font retomber l’épidémie», a expliqué le spécialiste.
Par la suite, selon lui, la courbe est remontée un peu «puis s'est arrêtée avec le confinement début mars», qui a été décrété dans le département 17 jours avant l'ensemble de la France.
Participants à l’étude
Pour mener l’étude, les équipes de l'Institut Pasteur ont passé cinq jours entre fin mars et début avril dans les locaux du lycée Jean-Monnet, à Crépy-en-Valois, dans l'Oise. Ils ont effectué des prélèvements sanguins sur 661 personnes, des enseignants, des lycéens et leur famille, pour établir la part de la population ayant été contaminée par le Covid-19 et ayant des anticorps contre le coronavirus.
Ainsi, cette étude, mise en ligne sur le site MedRxiv, révèle que 25,9 % de la population étudiée a été infectée par le Covid-19 et possède des anticorps.
Depuis janvier?
Le 9 avril, le Dr Étienne Simon-Loriere, spécialiste en virologie à l'Institut Pasteur, avait annoncé au Parisien que le coronavirus circulait dans l’Oise depuis janvier.
«Nous avons réussi à remonter à des premiers cas confirmés de coronavirus dès la deuxième semaine de janvier, avant même l'apparition de foyers au nord de l’Italie», avait-il notamment spécifié.
Le 26 février, un enseignant du collège de Crépy-en-Valois, testé positif au coronavirus, est décédé. Il n’avait visité ni l’Italie, ni la Chine.